Aide humanitaire pour Gaza : trois choses à savoir sur le largage opéré par la France

Les largages d'aide humanitaire ont été réalisés avec succès au-dessus de la bande de Gaza, dimanche 3 août, rapporte le reporter de franceinfo présent dans un des avions ayant participé à ce largage. Un troisième avion français a survolé l'enclave palestinienne. La France a annoncé vouloir acheminer 40 tonnes de vivres, soit l'équivalent de deux camions humanitaires. Les avions de transport militaire C-130 Hercules décollent de la base militaire française en Jordanie.

Départ de la Jordanie

L'avion français, parti de Jordanie, est arrivé sur Gaza par le nord, après avoir traversé en partie le territoire d'Israël. Environ 80 %, à 90 % des bâtiments sont détruits au nord du territoire, avec des bâtiments d'habitation, qui devaient faire plusieurs étages, complètement en miettes. Des quartiers entiers ont complètement été rasés par les bombardements israéliens. Certains bâtiments tiennent encore debout, mais difficile de savoir dans quel état ils sont réellement puisque l'avion français a survolé la zone à 500 mètres d'altitude. Ce que l'on constate en tout cas, ce sont des ruines, des gravats, de la poussière, un chantier à ciel ouvert habité par deux millions de personnes.

Quatre tonnes larguées par les avions français

Les palettes sont larguées à des endroits précis. L'armée française reçoit des coordonnées GPS après des briefing souvent longs. Une fois que ces coordonnées sont communiquées aux avions français, ils se mettent en route. Il leur faut environ une heure pour aller jusqu'à Gaza depuis la Jordanie. Puis il faut s'approcher, descendre le plus bas possible pour larguer ces palettes qui sont très lourdes. Elles pèsent chacune une tonne et sont accrochées à des parachutes.

Les Gazaouis ont faim et connaissent désormais à peu près les coordonnées GPS. Les livraisons ayant lieu toujours vraisemblablement au même endroit. Il y a donc des regroupements. Un paramètre que les militaires français prennent en compte en larguant ces palettes. Le pilote de l'avion dans lequel se trouvait l'envoyé spécial de franceinfo a dû s'y reprendre à deux fois pour larguer les palettes parce qu'il y avait trop de monde à les attendre. Le militaire a eu un doute et a donc dû faire demi-tour, faire toute une boucle et a fini par larguer ses quatre tonnes d'aide humanitaire.

Une opération internationale

La France n'est pas le seul pays à participer à cette opération. D'autres nationalités sont engagées dans ces rotations aériennes. Un dispositif très important. Plusieurs avions gros-porteurs de plusieurs nationalités se trouvent sur la base de l'armée jordanienne. Des Allemands, des Belges, des Canadiens, des Jordaniens, et bien sûr, des Français. Une opération d'aide humanitaire coordonnée par la Jordanie. Le pays indique notamment les plans de vol aux pilotes. C'est aussi la Jordanie qui fournit l'aide humanitaire. Les militaires français ne savent pas vraiment ce qu'ils embarquent. Les cartons sont déjà scellés. Il reste à l'équipage à mettre la cargaison dans la soute et à s'envoler.

Dans ces cartons se trouvent du lait en poudre pour les nourrissons, de la farine, des denrées non périssables. Pour amener de la nourriture, des légumes, des fruits, il faudrait rouvrir les routes. Il n'est pas possible de les envoyer par avion.