REPORTAGE. Aide humanitaire pour Gaza : au cœur d'un largage de palettes de denrées alimentaires par l'armée française
Un flux incessant. Depuis une semaine, les rotations aériennes s'enchaînent au-dessus de Gaza. Plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, la Belgique ou le Canada livrent par les airs des vivres aux deux millions d'habitants du territoire palestinien. La France est engagée dans ces opérations. Depuis le vendredi 1er août, trois largages ont été effectués par les forces françaises depuis Amman, en Jordanie, pays d'où décollent les avions.
L'armée française mobilise un de ses avions de transport C130. Derrière ces opérations, on retrouve les hommes du 1ᵉʳ régiment de train parachutiste. Le gros-porteur peut charger quatre palettes de vivres, soit en moyenne quatre tonnes de vivre, dont du lait en poudre, de la farine… La France, comme les autres pays mobilisés, ne décident pas des produits envoyés : c'est la Jordanie qui a la main sur le choix des denrées alimentaires livrées.
"Ces procédures sont toujours risquées"
Chaque mission dans les airs dure en moyenne une heure. La base aérienne d'Amman n'est qu'à quelques centaines de kilomètres de l'enclave palestinienne. La sécurité est de mise sur chaque rotation. Dimanche 3 août, lors du troisième largage effectué par l'armée, il a fallu deux passages pour délivrer les palettes par voie aérienne. "Au niveau de ce largage, on a eu un doute sur des mouvements au sol aux alentours de la zone de largage, explique le commandant Pierrick, pilote du C130. On a préféré interrompre le largage. Ces procédures sont toujours risquées, dans tous les cas, on ne pourra pas éliminer le risque totalement. Mais, s'il y a des mouvements proches, on préfère éviter de larguer, revenir et voir si la situation est claire afin de larguer une deuxième fois."
Sur la base aérienne d'Amman, huit avions gros-porteurs sont présents et peuvent effectuer un vol par jour. Avec ces forces en présence, 32 tonnes de denrées alimentaires peuvent être larguées quotidiennement. La route reste un accès plus simple pour acheminer cette aide internationale, mais à ce jour, Israël n'a que très partiellement levé son blocus.