Guerre en Ukraine: la Pologne se dit prête à aider Kiev à faire revenir les Ukrainiens mobilisables

Varsovie dit vouloir aider Kiev à mobiliser un maximum d’Ukrainiens pour combattre la Russie. Les renseignements ukrainiens annoncent l'arrestation d'un citoyen accusé de guider des frappes russes. Un tribunal militaire de Russie condamne à 10 ans de prison un homme accusé d'avoir voulu combattre du côté de l'Ukraine. Le Figaro fait le point ce jeudi 25 avril 2024 sur le conflit qui oppose l’Ukraine à l’envahisseur russe.

Varsovie pourrait aider l'Ukraine à rapatrier les hommes mobilisables

Le ministre polonais de la Défense a déclaré que son pays était prêt à aider Kiev à faire retourner en Ukraine les hommes expatriés en âge de combattre, aussitôt après la décision ukrainienne de ne plus leur offrir de services consulaires. «Cela ne m'étonne nullement que les autorités ukrainiennes fassent tout pour envoyer des soldats sur le front», a déclaré mercredi soir Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, à la télévision commerciale Polsat. «Nous suggérons depuis longtemps pouvoir aider la partie ukrainienne à assurer que les personnes soumises au service militaire obligatoire aillent en Ukraine», a indiqué Kosiniak-Kamysz. «Tout est possible», a répondu le ministre à une question pour savoir si son pays répondrait positivement à une éventuelle demande de Kiev de transporter ces hommes mobilisables en Ukraine.

Arrestation d'un Ukrainien accusé de guider des frappes russes

Les renseignements ukrainiens (SBU) ont annoncé l'arrestation d'un vétéran de l'armée accusé de collaborer avec les services spéciaux russes (FSB) pour faciliter les bombardements dans la région frontalière de Kharkiv, cible privilégiée des bombardements menés par Moscou. «Le SBU a arrêté une “taupe” du FSB qui corrigeait (les coordonnées) des frappes de missiles dans la région de Kharkiv», a indiqué dans un communiqué ce service, précisant que l'homme était un réserviste et ancien combattant des forces armées ukrainiennes. Selon la même source, l'individu a été arrêté alors qu'il tentait de rejoindre une zone sous contrôle russe dans le district de Koupiansk, une partie de la région de Kharkiv qui fait l'objet de combats acharnés.

Le SBU indique que ce suspect, qui risque désormais huit ans de prison, envoyait à ses contacts russes la géolocalisation d'«infrastructures civiles de l'une des villes situées sur le front». Il aurait été encouragé à travailler pour le FSB par ses parents qui vivent en zone occupée par l'armée russe.

Russie: 10 ans de prison pour avoir voulu combattre du côté de l'Ukraine

Un tribunal militaire russe a condamné à 10 ans de prison pour «haute trahison» et «terrorisme» un homme accusé d'avoir voulu rejoindre l'armée ukrainienne pour combattre le Kremlin, a rapporté jeudi l'agence de presse TASS. Dans un communiqué, cité par TASS, les services de sécurité russes (FSB) affirment que cet homme, âgé de 26 ans et vivant en Bouriatie (Sibérie), s'apprêtait à rejoindre les forces ukrainiennes car «il ne soutenait pas la politique» de Moscou. Selon cette source, il était en contact depuis le printemps 2023 avec «un habitant de l'Ukraine» et avait acheté en ligne de l'équipement militaire - un casque, un gilet pare-balle, un treillis - et un drapeau ukrainien.

Il a été arrêté dans la région sibérienne de Kemerovo alors qu'il était en route pour l'Ukraine où, toujours selon le FSB, il souhaitait rejoindre la «Légion Liberté de la Russie», une unité se disant composée de combattants russes anti-Kremlin et classée organisation «terroriste» en Russie. Cet homme, dont le nom n'a pas été révélé, devra effectuer les trois premières années de sa peine dans une prison normale, avant d'être transféré dans une colonie pénitentiaire à «régime sévère».

Jeudi, le FSB a également annoncé la condamnation à 11 ans de prison pour «espionnage» d'un citoyen ukrainien accusé d'avoir transmis à l'Ukraine, pour guider ses frappes, des informations sur la localisation de troupes russes et d'infrastructures dans la partie occupée de la région ukrainienne de Zaporijjia (Sud-Est).

Un couple tué dans une frappe ukrainienne sur leur voiture

Un homme et une femme ont été tués dans une frappe de drone ukrainien sur leur voiture dans la région ukrainienne de Zaporijjia (sud), partiellement contrôlée par la Russie, ont affirmé jeudi les autorités russes d'occupation. Selon les informations des forces de l'ordre, «des drones ennemis ont attaqué le village de Novokarlovka», a indiqué sur Telegram le responsable local de l'occupation russe dans cette région, Evguéni Balitski. «Une voiture civile a été touchée, tuant un homme et une femme», a-t-il ajouté, le couple laissant «quatre enfants (...) orphelins». Ceux-ci «bénéficient d'une assistance sociale et psychologique», a encore assuré Balitski.