« Un déficit compris entre 560 et 650 millions de dollars » : lâché par les États-Unis, l’OMS annonce une vague de licenciements pour survivre

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a beau s’être préparée à la catastrophe, les conséquences n’en sont pas moins dévastatrices. Le dégoût du président des États-Unis, qui a refusé de verser ses contributions pour les années 2024 et 2025 à l’instance mondiale, aura eu raison des ambitions de l’OMS.

Donald Trump coupe le robinet, plusieurs alliés le suivent – son homologue libertarien Javier Milei, dirigeant de l’Argentine, a aussi annoncé le départ de son pays de l’organisation de santé des Nations unies (ONU) -, l’OMS se retrouve avec « un déficit concernant la masse salariale pour l’exercice biennal 2026-2027 compris entre 560 et 650 millions de dollars ». C’est par la voix du directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, que les États membres ont appris la nouvelle.

« Nous commençons par des réductions au sein de la direction »

En conséquence, les opérations à l’international seront réduites et une partie du personnel sera licenciée. Le déficit concernant la masse salariale « représente environ 25 % des coûts du personnel », a précisé l’ancien ministre de la Santé éthiopien, en soulignant toutefois que « cela ne signifie pas nécessairement une réduction de 25 % du nombre de postes ».

Si Tedros Adhanom Ghebreyesus n’a pas indiqué combien d’emplois seraient supprimés, il a annoncé que l’impact le plus important de ce plan d’austérité était attendu au siège de l’Organisation, situé à Genève. « Nous commençons par des réductions au sein de la direction. Même si ce sont des décisions très douloureuses pour nous. » L’équipe de direction au siège devrait ainsi passer de douze à sept membres, tandis que le nombre de départements au sein de l’OMS passera de 76 à 34.

« La réalité est que si l’organisation a moins d’argent, nous pouvons offrir moins de choses, lançait déjà le directeur général de l’OMS lors d’un point presse lundi 17 mars à Genève. Nous essaierons d’être aussi efficaces que possible, mais le moment est venu pour nous de prioriser nos activités. »

Pour la seule lutte contre le sida (VIH), les décisions états-uniennes « pourraient annuler vingt années de progrès, entraînant plus de 10 millions de cas supplémentaires de VIH et 3 millions de décès liés au VIH, soit trois fois plus de décès que l’année dernière », a-t-il alors mis en garde. Rien ne semble pourtant pouvoir ralentir le pire scénario possible.

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