Retrait de l’Argentine de l’OMS, interdiction des traitements et chirurgie de transition de genre pour mineurs… Comment Javier Milei suit les traces de Donald Trump

Le président libertarien d’extrême droite Javier Milei emboîte le pas de Donald Trump. L’Argentine, a annoncé, mercredi 5 février, qu’elle quittait l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il s’agit d’une décision inquiétante pour l’institution onusienne et ses bénéficiaires. Et d’autres mesures suivent les traces du milliardaire président des États-Unis.

Concernant le retrait de l’institution onusienne, Javier Milei a complètement repris les diatribes de son homologue américain lorsqu’il a fustigé la « mauvaise gestion » par l’OMS de la pandémie de Covid-19, ou « son incapacité à faire preuve d’indépendance ».

Et pour cause. Lundi 20 janvier, Donald Trump avait signé un décret visant à retirer les États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), quelques heures seulement après son investiture.

Un signe qui acte l’« alignement automatique » avec les États-Unis

La décision de Javier Milei est un « signe supplémentaire » d’un retour à la politique d’« alignement automatique » avec les États-Unis, initiée par le président post-dictature Carlos Menem (1989-1999), selon Andrea Oelsner, professeure en relations internationales à l’Université de San Andres à Buenos Aires.

Mais ce n’est pas tout. L’exécutif argentin entend également supprimer la possibilité, en vigueur depuis 2012, de changer d’identité de genre sur simple déclaration, ainsi que les documents d’identité « non binaires » qui depuis 2021 offrent l’option « X ». De plus, il compte interdire les traitements et chirurgies de transition de genre pour mineurs, qui depuis une loi de 2012 étaient autorisés.

Dans son discours d’investiture du 20 janvier, Donald Trump avait affirmé que son gouvernement ne reconnaîtrait que deux genres, masculin et féminin. Il avait également restreint les procédures de transition de genre pour les personnes de moins de 19 ans et avait signé un décret pour exclure les personnes transgenres des forces armées.

La fermeture d’un institut contre la discrimination

De son côté, le président Javier Milei avait déjà multiplié les discours discriminants. En janvier 2025, il s’est élevé, au Forum de Davos, contre ce qu’il appelle « le virus woke », engageant une « bataille culturelle » et s’en prenant au « féminisme radical » et à « l’idéologie de genre » dont la « version extrême » est, selon lui, une « maltraitance d’enfants ». Des propos qui avaient poussé des milliers d’Argentins à descendre dans la rue, samedi 1er février, pour protester contre leur président et son idéologie nocive.

Un an plus tôt, le gouvernement avait, en février 2024, annoncé « la fermeture définitive » de l’Institut national contre la discrimination, la xénophobie et le racisme (Inadi), premier d’une liste d’organismes qui, selon lui, « ne servent absolument à rien », rapporte le quotidien Le Monde.

Face à l’impossibilité de l’éliminer sans passer par le Parlement, l’exécutif s’était ravisé et l’avait placé sous la tutelle du ministère de la justice. Cinq jours plus tard, Javier Milei avait interdit « l’usage du langage inclusif et de la référence à la perspective de genre dans l’administration nationale ».

Des politiques néfastes sur de nombreux points. D’ailleurs, l’Assemblée de citoyens argentins en France (Acaf) alertait, dans une tribune publiée en juin dans l’Humanité : « La santé publique et l’éducation sont démantelées. La hausse des prix des médicaments et des mutuelles les rendent inaccessibles pour la plupart des Argentins. »

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