Condamnation de Gérard Depardieu : "Je suis très heureuse qu'enfin la vérité soit établie", réagit l'actrice Anouk Grinberg

Après ce procès, "je crois que les hommes vont se sentir moins légitimés à se conduire comme des brutes", réagit mardi 13 mai l'actrice Anouk Grinberg, après la condamnation de Gérard Depardieu à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris pour agressions sexuelles à l'encontre de deux plaignantes. L'acteur va faire appel de cette décision, a annoncé son avocat. 

"Je suis très heureuse qu'enfin la vérité soit établie", ajoute Anouk Grinberg. "Aucune loi ne pourra endiguer toute la violence mais là il y a des décisions de justice qui marquent des tournants historiques. C'est très important que Gérard Depardieu soit condamné", estime l'actrice, qui a assisté au procès. 
 
Pour elle, "c'est très important que l'avocat de Depardieu prenne une petite leçon de morale et apprenne à se tenir un peu mieux lors d'un procès parce qu'il a été ignoble, immonde avec les victimes, les avocates des victimes, avec Charlotte Arnould qui était dans la salle et qui n'avait pas le droit de parler et qu'il a pourtant insultée", détaille-t-elle. "Il n'a pas cessé de violenter les femmes comme si les agressions sexuelles n'avaient pas suffi, ou le viol pour Charlotte Arnould". "Les propos de la défense par leur nature et leur répétition ont généré chez les parties civiles un préjudice distinct de celui né de la commission de l'infraction", a fait savoir le tribunal, reconnaissant de façon rarissime la victimisation secondaire des plaignantes. 

L'avocat de Depardieu a "déshonoré le droit de la défense"

La victimisation secondaire est une double peine pour les victimes de violences sexistes et sexuelles qui, après avoir subi une première agression, sont confrontées à des préjugés, des questions déplacées et des remarques culpabilisantes par des acteurs d'un système judiciaire censé les protéger. Le tribunal reconnaît la victimisation secondaire, Gérard Depardieu est condamné à verser 1 000 euros à chacune des deux victimes parce qu'elles ont été deux fois victimes. 

L'avocat Jérémie Assous "a déshonoré le droit de la défense en agressant" les victimes, "en mentant effrontément, en humiliant", poursuit Anouk Grinberg. "Je crois que c'est une décision qui va compter", espère l'actrice. "Accusation vaut condamnation", déplore de son côté Jérémie Assous. "À partir du moment où vous êtes mis en cause aujourd'hui dans une affaire dite d'agressions sexuelles, vous êtes automatiquement condamné", dénonce-t-il.