Condamnation de Gérard Depardieu : l'avocate de l'une des plaignantes salue l'utilisation des "termes de victimisation secondaire"
Quelques heures après la condamnation en première instance ce mardi de Gérard Depardieu à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris, Claude Vincent, l'avocate de l'une des plaignantes, a réagi sur franceinfo : "Ce qu'il faut retenir c'est l'utilisation des termes de victimisation secondaire dans une décision pénale" – "une première en France". Cette notion a été défendue par les parties civiles lors de l'audience il y a deux mois et le tribunal correctionnel a estimé que les parties civiles ont "été exposées à une dureté excessive des débats, allant au-delà des contraintes nécessaires".
L'avocate fustige, dans la foulée, le comportement de la défense pendant le procès : "Il n'est pas normal qu'un tel comportement ait pu avoir lieu dans une salle d'audience. C'est un comportement indigne, à la fois pour les parties civiles et pour les avocats puisque nous sommes supposés respecter un serment, une déontologie. Ces propos humiliants et dégradants étaient pour la plupart misogynes."
"Interroger cette impunité"
Et alors que cette décision de justice tombe, hasard de calendrier, le jour de l'ouverture du Festival de Cannes, Claude Vincent a rappelé que le plus dur restait à faire pour le milieu du cinéma. "Il va falloir interroger cette impunité", affirme-t-elle. Et d'ajouter : "Il est important que le cinéma fasse son introspection et il va falloir aller au-delà des déclarations de façade."
Car aujourd'hui encore, poursuit l'avocate, la parole des victimes est encore trop peu écoutée : "Il est temps que les choses bougent. A un moment donné il va falloir que chacun et chacune prennent ses responsabilités. Il y a des choix qui sont faits : quand on décide que l'avis des femmes vaut moins que le prix d'un tournage par exemple."