Nucléaire iranien : la République islamique annonce que sa coopération avec l'AIEA va prendre "une nouvelle forme"

A l'avenir, comment sera contrôlé le nucléaire civil iranien ? Téhéran n'a pas encore fourni de réponse, trois semaines après les attaques israéliennes contre ses infrastructures. Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a toutefois déclaré que la coopération entre l'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique allait prendre "une nouvelle forme", samedi 12 juillet. "Notre coopération avec l'Agence n'est pas interrompue mais elle prendra une nouvelle forme", a déclaré le ministre devant des diplomates étrangers à Téhéran, sans en préciser les contours.

"Conformément à cette loi toute notre coopération avec l'Agence sera désormais gérée par le Conseil suprême de sécurité nationale" iranien, a ajouté Abbas Araghchi. L'Iran "reste disposé à instaurer une confiance par la diplomatie mais, avant cela, nos homologues doivent nous convaincre qu'ils souhaitent la diplomatie et non [que cette dernière ne] serve à masquer d'autres objectifs", a-t-il ajouté. Les capacités militaires du pays, a-t-il aussitôt précisé, ne pourront faire l'objet "d'aucune négociation" future, en cas de reprise des discussions sur le programme nucléaire.

Les inspecteurs de l'Agence ont quitté le pays

Le 2 juillet, le président iranien, Massoud Pezeshkian, avait donné son accord final à une loi qui suspend la coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique. L'Iran avait également rejeté une demande du directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, de visiter ses installations nucléaires bombardées. Les inspecteurs de l'agence avaient quitté le pays deux jours plus tard, sans avoir pu établir ce qu'il était advenu du stock d'uranium enrichi, qui était à un niveau proche du seuil de conception d'une bombe atomique.

Le chef de la diplomatie, Abbas Araghchi, avait ensuite affirmé que son pays restait, malgré tout, "attaché au Traité de non-prolifération", auquel il a adhéré en 1970, "et à son accord de garanties". L'Iran tient en partie responsable l'AIEA des frappes israéliennes et américaines en juin contre ses installations nucléaires. Téhéran lui reproche notamment d'avoir adopté, à la veille des premières frappes israéliennes et américaines, une résolution accusant l'Iran de non respect de ses obligations dans le domaine nucléaire.

En visite à Rome, le 12 juin dernier, le ministre des Affaires étrangères allemand, Johann Wadephul, avait déjà appelé l'Iran à respecter ses engagements sur le nucléaire militaire. Il a également rappelé l'existence d'un mécanisme de retour en arrière, le "snapback". Celui-ci pourrait permettre de rétablir, le cas échéant, les sanctions internationales à l'encontre du régime de Téhéran, levées lors de l'accord de Vienne de 2015. Mais si cette mesure était adoptée, a prévu Abbas Araghchi, cela "signifierait la fin du rôle de l'Europe dans le dossier du nucléaire iranien".