« Carton rouge » du Haut conseil à l’égalité pour la place des femmes chez les dirigeants et les encadrants du sport français
Alors que le ministre de la Justice Gérald Darmanin a lancé une énième déclaration islamophobe en demandant que le voile soit interdit dans les compétitions sportives, le rapport Haut conseil à l’égalité (HCE), alerte sur la place des femmes dans le monde du sport. Le document de 104 pages publié, ce mercredi 16 avril, évalue « la parité dans l’encadrement sportif » en France.
De fait, le monde du sport est un univers où les femmes sont bien plus souvent bénévoles que dirigeantes, alerte le rapport dans une partie intitulée « carton rouge pour la parité dans le monde sportif ». Ainsi le renouvellement à la tête des fédérations sportives, traditionnel après JO, n’a vu que trois femmes être élues présidentes sur une quarantaine, soit le statu quo par rapport à la période précédente, pointent les rédacteurs. De manière globale, « l’égalité de genre dans l’écosystème global du sport reste encore loin d’être atteinte » déplorent-ils.
Une proposition de « programme d’accompagnement des jeunes filles »
Le rapport, qui s’est penché spécifiquement sur l’encadrement sportif, poursuit : « Si les femmes constituent 46 % des bénévoles, elles ne représentent que 34 % des dirigeant.e.s de structures sportives et 33 % des encadrant.e.s, un chiffre en baisse ». Pour autant, le HCE qualifie l’élection en mars de Kirsty Coventry comme « un signal positif ». Il s’agit de l’ancienne nageuse zimbabwéenne et médaillée olympique, devenue première femme à présider le Comité International Olympique (CIO).
Si les athlètes étaient à parité lors des JO de Paris 2024, du côté des entraîneurs la proportion n’est pas la même. Aux Jeux Olympiques de Paris, elle a été « de 13 % » soit le même pourcentage qu’à Tokyo en 2021. Le HCE rappelle que cette proportion est de 23 % au niveau européen, selon un rapport de la commission et du Conseil de l’Europe.
Dans la filière universitaire sportive STAPS, environ un tiers des étudiants sont des femmes (32 %), et dans l’encadrement elles ne sont qu’une sur cinq. Pour faire progresser la parité dans ces filières, le HCE recommande de « créer un programme d’accompagnement des jeunes filles à l’image de ”Tech pour toutes” », piloté par le ministère des Sports. Il préconise « un objectif de 40 % de candidatures féminines pour l’entrée en licence STAPS d’ici 2026 ».
S’agissant des fédérations, elle suggère notamment d’instaurer des « coprésidences mixtes » et de créer un programme pour accompagner les femmes déjà impliquées dans le mouvement sportif. Face au constat du déficit abyssal de femmes dans la gouvernance du sport, le comité olympique français avait lancé en 2021 un programme baptisé « club des 300 dirigeantes ».
Mais « dès l’enfance, les pratiques sportives sont souvent différenciées en fonction du sexe, influençant durablement la place des filles et des garçons dans le monde du sport. Le contrôle du corps féminin, la valorisation d’un idéal de virilité et le manque de modèles féminins dans les rôles de leadership renforcent ces inégalités structurelles », explique encore le HCE.
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