Le réchauffement climatique fait grimper les prix de l’alimentation, selon une étude

La flambée des prix des denrées alimentaires n’est pas sans rapport avec le réchauffement climatique. Des chercheurs de l’Institut de Potsdam de recherche sur l’impact du climat (Allemagne), de la Banque centrale européenne, du Barcelona Supercomputing Center (Espagne) et de l’université d’Aberdeen (Royaume-Uni), ont cherché à établir les conséquences des événements climatiques extrêmes, type sécheresses, chaleurs, inondations, sur les prix alimentaires entre 2022 et 2024. Au total, ils ont documenté une quinzaine d’exemples à travers le monde dans une étude publiée lundi 21 juillet dans la revue Environmental Research Letters.

Les chercheurs ont pu déterminer que des températures anormalement élevées entraînent systématiquement l’augmentation des prix alimentaires. L’Espagne, par exemple, compte parmi les principaux producteurs mondiaux d’huile d’olive. Ce produit a augmenté de 50 % sur une période d’un an dans toute l’Union européenne. La raison ? L’importante sécheresse ayant touché le sud de l’Europe en 2022 et 2023.

Aucun continent n’est épargné

Le cas de l’Espagne n’est pas isolé. En juillet 2024, le prix du café robusta a augmenté de 100 % au Vietnam après un épisode caniculaire. De même pour le Brésil où le prix de l’arabica, dont le pays est producteur, a grimpé de 50 % après une forte sécheresse en 2023.

En clair, aucun continent n’est épargné. Au Pakistan, les impressionnantes inondations d’août 2022, qui ont submergé près de 10 % du territoire et détruit une partie conséquente des récoltes, a entraîné une hausse de 50 % des prix alimentaires en milieu rural.

La salade en Australie a subi une augmentation de 300 % en juin 2022 après des crues massives. Le prix du riz au Japon, aliment central du régime nippon, a quant à lui augmenté de 48 % en septembre 2024, toujours après avoir essuyé de fortes chaleurs. L’escalade des prix continue même de l’autre côté de l’Atlantique. En Californie et en Arizona, le prix des légumes a grimpé de 80 % en novembre 2022 après des sécheresses dans l’ouest du pays. La liste est longue.

Spéculation et insécurité alimentaire

Interrogé par le journal Le Monde, l’économiste Raj Patel, enseignant-chercheur à l’université du Texas, qui n’a pas participé à l’étude, pointe également un autre facteur : « la spéculation, en particulier, est l’un des véhicules par lesquels un pic de prix dans une région peut se répercuter dans d’autres parties du monde ».

Les conséquences de ces hausses de prix sont connues : insécurité alimentaire, problèmes de santé publique… De nombreux experts recommandent d’encourager les productions locales, mais aussi de limiter la spéculation mondiale sur les prix et mettent en avant un système de réserve stratégique au niveau régional.

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