Congrès du PS : vers une « plateforme commune » de l’aile droite pour battre Olivier Faure

C’est en Lorraine qu’Olivier Faure jouera son scalp, les 13 et 14 juin prochains, lors du 81e Congrès du PS à Nancy. Les adhérents seront amenés à décider s’ils reconduisent le premier secrétaire à son poste ou s’ils lui préfèrent un de ses concurrents déclarés. En lice, son opposant de longue date, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, mais aussi deux anciens soutiens, le patron des députés PS Boris Vallaud et le député de l’Eure Philippe Brun. Le tableau final devrait s’éclaircir le 25 avril, date à laquelle les textes d’orientation seront déposés. 

Le 22 mars, deux PS se sont livrés un duel à distance. Depuis Toulouse, Olivier Faure a déroulé un discours aux allures de déclaration de candidature à la présidentielle, esquissant les contours encore nébuleux de “(son) rêve français” : ne pas abandonner l’identité à l’extrême droite, remettre “dans le bon ordre” le système social, et s’attaquer au “millefeuille étatique”. Soit une tentative de recentrer son discours pour contrer ceux qui lui reprochent son “suivisme” vis-à-vis des insoumis lors des accords de la Nupes puis du Nouveau Front populaire – Olivier Faure prône désormais pour 2027 unecandidature commune hors LFI.

De futurs accords du PS qui se noueront au centre

A des centaines de kilomètres de là, l’aile droite du PS s’est elle retrouvée à Liffré, en Ille-et-Vilaine, autour de Nicolas Mayer-Rossignol, mais aussi de ses soutiens comme la présidente de la région Occitanie Carole Delga (qui menace de quitter le parti si le premier secrétaire est réélu), et de l’ex-président de la République François Hollande, dont l’hostilité envers Olivier Faure n’est pas un secret.

Un week-end qui se veut “la préfiguration d’un rassemblement dans une plateforme commune, élargie à Raphaël Glucksmann (Place publique – ndlr) et Bernard Cazeneuve (La Convention – ndlr)”, confie Nicolas Mayer-Rossignol. Certains rêvent d’y intégrer des figures écologistes comme Cécile Duflot, Yannick Jadot ou encore des macronistes les moins conservateurs, comme Sacha Houlié ou Roland Lescure. “On se rejoint tous sur l’idée que Mélenchon, ce n’est plus possible”, glisse un socialiste. Et sur la conviction que les futurs accords du PS se noueront au centre.

Imposer un candidat de gauche qui passerait devant Mélenchon

Leur plan de bataille ? Imposer un candidat social-démocrate dans la course aux sondages pour griller la politesse au dirigeant insoumis. “Les électeurs de gauche veulent être au second tour, s’il y a une alternative plus forte que Jean-Luc Mélenchon dans les enquêtes d’opinion, les voix de gauche iront vers lui”, estime-t-on du côté de Nicolas Mayer-Rossignol. Raphaël Glucksmann et Carole Delga font partie des noms évoqués pour incarner cette candidature. Avec quelles idées fortes ? La question de tendre vers un fédéralisme européen, marotte de Raphaël Glucksmann, fait partie des sujets à trancher.

Sur les retraites, Nicolas Mayer-Rossignol est opposé à un âge de départ légal à 64 ans mais estime que “la retraite à 60 ans n’est pas un marqueur de gauche, mais un marqueur insincère et populiste”, et qu’il faut sortir du débat autour du seuil d’âge. Quant à la figure de François Hollande, repoussoir pour de nombreux électeurs de gauche, le maire de Rouen botte en touche : “il y a eu des erreurs, mais on ne peut pas dire que c’était un mandat de droite.” Un discours en rupture nette avec les promesses du Nouveau Front populaire cet été.

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