Donald Trump peut bloquer certains accès à l'agence Associated Press, juge une cour d'appel

La Maison Blanche peut, pour l'instant, bloquer l'accès de journalistes de l'agence Associated Press (AP) à certaines zones au plus près du président américain Donald Trump, a jugé une cour d'appel, vendredi 6 juin. Cette décision, qui infirme un jugement de première instance, est une "grande victoire", a salué sur son réseau Truth Social le dirigeant populiste, lancé dans une guerre ouverte contre les grands médias traditionnels aux Etats-Unis. 

Pilier du journalisme aux Etats-Unis, AP avait été exclue en février du Bureau ovale et de l'avion présidentiel Air Force One. L'agence de presse avait refusé de se conformer à la nouvelle appellation du Golfe du Mexique, rebaptisé "Golfe d'Amérique" par un décret signé par Donald Trump. AP, dénonçant une atteinte à la liberté de la presse, avait porté plainte et l'avait emporté en première instance. Un juge avait alors sommé la Maison Blanche de rétablir son accès. Saisie par l'exécutif, la cour d'appel a suspendu ce jugement et donné raison à Donald Trump, le temps que la procédure judiciaire aille à son terme.

La Maison Blanche fustige des "médias traditionnels défaillants"

"Ces espaces présidentiels restreints ne sont pas des lieux protégés par le Premier amendement" de la Constitution américaine, qui protège la liberté de la presse et d'expression, relève le jugement. "Le pouvoir de déterminer, y compris en fonction du point de vue, quels journalistes y seront admis est à la discrétion de la Maison Blanche", écrivent deux magistrats de la cour d'appel de Washington (Etats-Unis).

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump et ses proches ont attaqué sur plusieurs fronts la presse. Avec cette décision, "nous allons continuer à étendre l'accès aux nouveaux médias afin que davantage de personne puissent couvrir le gouvernement le plus transparent de l'histoire de l'Amérique, plutôt que les médias traditionnels défaillants", a réagi sur X Karoline Leavitt, la porte-parole de la Maison Blanche. Ces "nouveaux médias" accueillis par l'exécutif américain sont pour beaucoup des influenceurs sympathisants du républicain.