Nouvelle-Calédonie : fermeture de l'aéroport de Nouméa jusqu'à jeudi

La Nouvelle-Calédonie est toujours en proie aux blocages des routes, malgré les moyens engagés par l'État pour rétablir la circulation, avant un nouveau Conseil de défense convoqué à 18h 30 à Paris ce lundi par le président Emmanuel Macron. Aucune issue à la crise sécuritaire et politique ne se dessine dans l'archipel après une semaine d'émeutes en réaction à une réforme du corps électoral décriée par les indépendantistes.

Le chef de l'État avait présidé un premier Conseil de défense mercredi consacré à ce territoire du Pacifique sud, conclu par l'instauration de l'état d'urgence. Un deuxième jeudi avait préparé l'envoi massif de renforts de police et de gendarmerie.

Malgré leur arrivée, les voies de communication restent bloquées là où les émeutiers ont installé leurs barrages, notamment dans l'agglomération de Nouméa et sur la route d'une cinquantaine de kilomètres qui mène à l'aéroport international.

Permettre la circulation sur la voie express puis la route qui mène vers cet aéroport est le premier objectif des autorités françaises. Il presse d'autant plus que l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont demandé durant le week-end à pouvoir poser des avions afin de rapatrier leurs concitoyens.

Fermeture de l’aéroport international de Nouméa jusqu’à jeudi

L'aéroport international de Nouméa demeurera fermé aux vols commerciaux jusqu'à jeudi, 9h, a indiqué lundi Charles Roger, directeur de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Nouvelle-Calédonie, gestionnaire de le plateforme.

Malgré les demandes notamment de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, qui réclament de pouvoir évacuer leurs ressortissants, l'aéroport est fermé aux vols commerciaux depuis mardi dernier. Le territoire français du Pacifique sud est frappé depuis une semaine par des violences d'une ampleur inédite depuis 40 ans, en réaction à une réforme du corps électoral décriée par les indépendantistes.

La maire de Nouméa réclame une «pause» dans la réforme du corps électoral

Dans un entretien au Monde, la maire de Nouméa Sonia Lagarde, soutien d'Emmanuel Macron, réclame une «pause» dans le projet constitutionnel de dégel du corps électoral. «Je refuse de signer un accord ou de cautionner un accord, à la hâte. Aujourd'hui, pour rétablir la situation, il faut faire une pause dans la réforme institutionnelle en cours et dans ce dégel électoral, qui a été voté par le Sénat puis l'Assemblée, puisque l'on sait que c'est ça qui a mis le feu», déclare-t-elle, ajoutant : «il ne faut pas que le président de la République convoque le Congrès de Versailles. Pas maintenant. Je pense que le président l'a compris».

Assurant dans ce même entretien que ses mises en garde n’ont pas été écoutées, elle a vertement critiqué le manque de consultation en amont de la réforme du corps électoral : «Je n'ai cessé, pendant deux ans, de dire qu'il fallait, dans le cadre des discussions sur l'avenir du territoire, consulter un maximum. [...] Je n'ai jamais été entendue, jamais, jamais. Ils ont voulu discuter entre eux».