En Colombie, un sénateur de gauche menacé de mort après la condamnation de l’ancien président proche de l’extrême droite Álvaro Uribe

« Je reçois des menaces depuis longtemps, mais depuis le jour où la décision de la juge Sandra Heredia a été rendue, elles sont devenues presque quotidiennes », révèle Iván Cepeda, sénateur socialiste pour le Pôle démocratique alternatif.

Ce dernier, fils de l’ancien dirigeant du parti communiste colombien, avait accusé l’ancien président Álvaro Uribe d’entretenir des relations étroites avec les groupes paramilitaires d’extrême droite devant la Cour suprême colombienne en 2012.

Incriminé en retour par l’ancien président, qui l’accusait d’avoir manipulé des témoins, le sénateur de gauche avait été innocenté par les juges. C’est finalement ce premier qui a été visé par une enquête en 2018 pour la mise en place d’un système de faux témoignages afin de discréditer les accusations contre lui.

Une affaire qui en cache d’autres

Le 1er août dernier, Uribe a été condamné à 12 ans d’assignation à résidence, la peine maximale, par la juge Sandra Heredia. Celle-ci a d’ailleurs confié avoir aussi reçu des menaces de la part d’un ancien paramilitaire.

Son mandat (2002-2010) avait été tristement marqué par pour les nombreuses violations de droits humains causées par les groupes paramilitaires. Une plainte pour crime contre l’humanité a été d’ailleurs déposée contre lui en Argentine en 2023 pour son implication dans l’affaire des « faux positifs », où plus de 6 400 civils ont été exécutés par l’armée colombienne entre 2002 et 2008.

Uribe soutenu par les États-Unis

Álvaro Uribe a cependant trouvé de nombreux soutiens dans la droite latino-américaine et chez les Républicains aux États-Unis. Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, avait défendu l’ancien président, l’estimant victime de « juges radicaux ». Des propos qui relèvent de l’ingérence pour Iván Cepeda, qui blâme la famille Uribe d’avoir entrepris un « lobbying aux États-Unis ».

Possible candidat de la gauche aux élections présidentielles de 2026, Iván Cepeda avait salué la condamnation d’Uribe, affirmant qu’elle a ouvert une « boîte de Pandore » sur les autres enquêtes concernant les liens entre l’ex-président et les groupes armés d’extrême droite.

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