17h47
« Il y a de nouvelles Bastilles à prendre ! »
« C’est un braquage en bande organisée auquel nous assistons ! » s’insurge sur X (ex-Twitter) Fabien Roussel. « Supprimer deux jours fériés pour nous faire travailler gratuitement. Baisser le remboursement des maladies graves. Geler les salaires et les pensions », liste le secrétaire national du PCF. « Plus que jamais, il y a de nouvelles Bastilles à prendre ! » appelle même le maire de Saint-Amand-les-Eaux.
« La course à l’abîme économique, financier et social devrait donc continuer pour le malheur de tous », regrette de son côté Jean-Luc Mélenchon. « Les destructions et les injustices ne doivent plus être acceptées. Il est urgent de mettre un terme à la macronie. Il faut faire partir Bayrou », estime le chef insoumis.
17h40
Les 8 mesures annoncées par François Bayrou à retenir (et combattre)
- Gel brutal des dépenses publiques : l’austérité érigée en doctrine
Sous couvert de « responsabilité budgétaire », François Bayrou impose une « année blanche » pour toutes les dépenses de l’État — une mise sous cloche des services publics, des prestations sociales, et des investissements sociaux. Seule la Défense échappe à cette purge, conformément aux choix militaristes d’Emmanuel Macron.
- Pensions et minima sociaux gelés : les retraités et les plus précaires sacrifiés
En refusant toute revalorisation des pensions, allocations familiales ou minima sociaux, le premier ministre organise en réalité une baisse déguisée du pouvoir d’achat des plus vulnérables. Les retraités, les chômeurs, les allocataires verront leur niveau de vie s’éroder au fil de l’inflation — une décision d’une violence sociale rare, chiffrée à 3,7 milliards d’euros d’« économies » sur le dos des pauvres. Des mesures qui pourront se doubler de prochains coups portés via le retour de la réforme de l’assurance chômage et une négociation annoncée – et qui ne dit rien qui vaille – sur le droit du travail.
- Coup de massue fiscal sur les classes moyennes : le piège du gel du barème
En gelant le barème de l’impôt sur le revenu, le gouvernement impose en douce une hausse d’impôt déguisée pour les classes populaires et moyennes. L’inflation augmentant les revenus nominaux, nombre de ménages basculeront dans des tranches supérieures sans gains réels — une mesure injuste… et sournoise.
- Suppression de deux jours fériés
Le lundi de Pâques et le 8 mai seront sacrifiés. Pour justifier cette annonce, l’hôte de Matignon reprend à son compte, le refrain sarkozyste du « travailler plus » : « Il faut que toute la nation travaille plus pour produire et pour que l’activité du pays dans son ensemble soit plus importante dans l’année, pour que la situation de la France s’améliore. » Mais en l’occurrence, il n’y aura pas de « gagner plus ».
- Des déremboursements confirmés pour les ALD
Les patients atteints d’Affection longue durée (ALD) sont en première ligne des coupes budgétaires à venir avec la « sortie du remboursement à 100 % des médicaments sans lien » avec l’ALD déclarée et aussi la volonté de « pousser à sortir du dispositif » les patients en rémission confirmées par François Bayrou. « Sans l’ALD, je ne pourrai plus suivre certains soins », s’inquiétait, dans nos colonnes, en amont de la conférence de presse, Caroline, en rémission depuis le mois de mai et qui souffre de problèmes de dentition, de vue, de transit intestinal, de mobilité et de troubles de la sexualité.
- Sabotage fiscal contre les ménages et le monde associatif
Le gouvernement réduit plusieurs niches fiscales utiles, notamment pour l’emploi à domicile, les dons aux associations ou la recherche. Ces « rabots » frapperont le tissu associatif solidaire, la recherche publique déjà fragilisée, et les aides aux familles modestes.
- Réduction d’effectifs dans la fonction publique : l’État social en voie de démantèlement
Bayrou relance la logique mortifère du « non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois ». Derrière les chiffres, ce sont des infirmières, des profs, des agents du service public qui disparaîtront des territoires, aggravant l’asphyxie des hôpitaux, des écoles et des services de proximité.
- Liquidation d’agences publiques : un pas de plus vers la privatisation rampante
Un tiers des agences et opérateurs publics devraient être fusionnés ou supprimés. Derrière ce jargon de « rationalisation », c’est une attaque structurelle contre les outils de la puissance publique. Moins d’État, moins de services, plus de précarité. La logique managériale étouffe une fois encore la mission d’intérêt général.
17h34
Catherine Vautrin lance la chasse à la fraude sociale
Catherine Vautrin, la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, prend la parole. Ou plutôt fait la leçon. Sur notre modèle social, la ministre estime que « s’il est incontestablement l’un des plus protecteur au monde, il est aussi le plus coûteux ».
Raison pour laquelle il faut faire « prendre conscience à nos concitoyens, il faut être conscient que la notion de « c’est gratuit j’y ai droit » est mortifère », sans trop savoir d’où peut bien sortir ce mantra… Peu importe, Catherine Vautrin, qui avance que la fraude sociale coûte « 13 milliards d’euros », veut lancer la chasse au fraudeur : « La fraude c’est une trahison du pacte social ». Et qu’en est-il de la fraude fiscale ?
17h32
Ian Brossat : « Ce n’est pas un budget, c’est une purge »
« Ce n’est pas un budget, c’est une purge », s’insurge le Ian Brossat. « 40 années de vie politique à rien faire et Bayrou explique aux Français qu’ils vont devoir cravacher plus sans rien y gagner », continue le sénateur communiste, qui va même jusqu’à demander : « quand est-ce qu’il dégage ? »
Même analyse du côté de François Ruffin : « Budgets gelés, malades ciblés, patrimoine de l’État soldé, retraités visés, précaires fragilisés, jours fériés sacrifiés… Mais quoi sur les dividendes records ? Les grandes fortunes ? Les Gafam ? Rien. Pas d’effort acceptable sans justice. Justice sociale, justice fiscale. Ce sera la censure bien sûr. »
17h24
« Reprise en main de nos comptes » : les trois priorités d’Amélie de Montchalin
Chargée du service après-vente avec le ministre de l’Économie Éric Lombard, sa collègue chargée des Comptes publics Amélie de Montchalin a listé trois priorités pour justifier des annonces de François Bayrou. La première est, selon elle, la « sécurité » qu’elle a détaillée dans une liste fourre-tout allant de la construction de cellules en préfabriqué vantée par Gérald Darmanin à l’achat des canadairs toujours attendu par les pompiers en passant par le budget revalorisé de l’armée.
La deuxième est la lutte contre le « réchauffement climatique » qui va de la préservation des ressources en eau à la rénovation des bâtiments. Deux exemples cités par la ministre qui ont de quoi laisser dubitatif tant ils ont été mis à mal ces dernières semaines entre l’adoption de la loi Duplomb qui consacre notamment les mégabassines et les tergiversations sur le dispositif MaPrimeRénov’. Quant à la 3e priorité « investir pour les enfants et jeunesse », l’expérience de la récente canicule dans les établissements scolaires, de Parcoursup ou des « groupes de niveau » du choc des savoirs au collège parlent pour eux.
17h21
« Ce n’est pas une année ''blanche'' que Bayrou annonce mais une année noire pour le peuple », fustige Manon Aubry
« 2 jours fériés en moins, gel des allocations : ce n’est pas une année » blanche « que François Bayrou annonce mais une année ”noire” pour le peuple », écrit sur X (ex-Twitter) Manon Aubry, eurodéputée insoumise.
Parmi ces deux jours fériés que le Premier ministre propose de supprimer : « le 8 mai, célébration de la victoire des peuples libres face au nazisme », s’inquiète sa collègue Clémence Guetté. « Réalisons jusqu’où ils sont capables d’aller pour prendre dans nos poches pour donner aux riches. Il faut les arrêter », appelle la députée insoumise. Même inquiétude pour la cheffe des verts Marine Tondelier.