Face aux conditions de Poutine, l’Europe et les États-Unis cherchent quel chemin emprunter vers le cessez-le-feu
Volodymyr Zelensky n’a guère été surpris par la position de son homologue russe, Vladimir Poutine. « Nous avons tous entendu les paroles très prévisibles et très manipulatrices de Poutine en réponse à l’idée » de cette trêve, a fustigé le président ukrainien dans son adresse quotidienne diffusée sur les réseaux sociaux, jeudi 13 mars, appelant à accroître la pression sur Moscou.
Quelques heures plus tôt, le dirigeant russe s’est enfin exprimé sur le plan de cessez-le-feu mis conjointement sur la table par l’Ukraine et les États-Unis, mardi 11 mars. Présent à une conférence de presse en compagnie d’Alexandre Loukachenko, dirigeant lui aussi autoritaire de la Biélorussie, il s’est affirmé prêt à mettre un terme aux combats. Vladimir Poutine a néanmoins édicté ses conditions – indispensables, selon lui, à la mise en place d’un cessez-le-feu : l’évolution des combats dans la région russe de Koursk, le non-approvisionnement en armes de l’Ukraine pendant les trente jours que durerait l’arrêt des hostilités.
« L’importance du règlement de la crise ukrainienne »
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a par la suite ajouté que son pays considéra comme un « conflit armé direct » le déploiement de soldats de la paix européens sur la ligne de front en Ukraine. Vladimir Poutine s’est également entretenu, dans la nuit de jeudi à vendredi, avec le prince héritier de l’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, pat téléphone. Les deux dirigeants en ont profité pour évoquer le règlement du conflit ukrainien, a annoncé le Kremlin dans un communiqué.
Selon le Kremlin, lors de cet entretien téléphonique avec le prince saoudien, le président russe « a donné une haute appréciation aux efforts de médiation de l’Arabie saoudite » qui a notamment accueilli le 18 février des pourparlers entre Moscou et Washington. Pour sa part, « Mohammed ben Salmane a souligné l’importance du règlement de la crise ukrainienne et s’est dit prêt à continuer de contribuer à la normalisation des relations russo-états-uniens », selon la même source.
Les chefs de diplomatie du G7 poursuivent, quant à eux, leurs négociations afin de trouver une place dans ce conflit, au Canada. Les participants espèrent s’ils parvenaient à parler d’une même voix sur l’Ukraine réussir à s’affirmer comme un acteur incontournable, alors que les États-Unis et la Russie ne cessent de souffler le chaud et le froid sur l’évolution de la guerre.
L’Allemagne, le Canada, la France, l’Italie, le Royaume-Uni et le Japon, fortement ébranlés par le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, planchent sur une déclaration d’unité. « Si nous ne le faisons pas, cela ne fera que profiter à des pays comme la Chine et la Russie », a prévenu le porte-parole du ministère japonais des Affaires étrangères, Toshihiro Kitamura.
Selon une source diplomatique interrogée par l’Agence France-Presse, « il reste du travail » pour s’accorder malgré les désaccords. « Tout le monde s’observe, chacun reste sur ses positions mais sans se montrer offensif », résume-t-il. En attendant, la situation sur le front peut basculer d’un moment à l’autre.
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