Guerre à Gaza : Macron pose les conditions de la reconnaissance de la Palestine, Israël dit qu’« il est temps d’entrer avec toute la force nécessaire » dans l’enclave

Emmanuel Macron a déclaré vendredi 30 mai que la reconnaissance d’un État palestinien n’était « pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique », tout en énumérant plusieurs conditions pour franchir le pas. Pour rappel, la France copréside avec l’Arabie saoudite du 17 au 20 juin à l’ONU, à New York, une conférence internationale sur la solution dite à deux États, israélien et palestinien.

Sans dire clairement s’il reconnaîtrait un État palestinien à cette occasion, Emmanuel Macron a listé plusieurs conditions : « libération des otages » détenus par le Hamas, « démilitarisation » du mouvement islamiste palestinien, sa « non-participation » à la gouvernance de cet État, une « réforme de l’Autorité palestinienne », la reconnaissance, par le futur État, d’Israël et de « son droit à vivre en sécurité », et la « création d’une architecture de sécurité dans toute la région », rapporte l’Agence France Presse (AFP).

L’accord de cessez-le-feu toujours examiné par le Hamas

Le président de la République a également affirmé que les Européens devaient « durcir la position collective » contre Israël, « s’il n’y a pas une réponse qui est à la hauteur de la situation humanitaire qui est apportée dans les prochaines heures et les prochains jours » dans la bande de Gaza. Dans ce cas, l’Union européenne devra « appliquer » ses « règles », « c’est-à-dire mettre un terme à des processus qui supposent le respect des droits de l’Homme, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, et appliquer des sanctions », a-t-il estimé, en référence à l’accord d’association entre les Vingt-Sept et Israël, qui va être réexaminé. « Et donc oui, nous devons durcir notre position parce que c’est aujourd’hui une nécessité, mais j’ai encore l’espoir que le gouvernement d’Israël infléchira la sienne et que nous aurons enfin une réponse humanitaire », a-t-il ajouté.

Un accord de cessez-le-feu promu par l’émissaire spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a été accepté jeudi 29 mai par le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. Selon Bassem Naïm, l’un des dirigeants en exil du Hamas, cette proposition ne répond pas aux demandes de l’organisation islamiste dans la mesure où elle « signifie, en essence, la perpétuation de l’occupation, la poursuite des meurtres et de la famine », soulignant que le mouvement examinait la réponse à lui donner.

54 personnes tuées et l’évacuation forcée d’un hôpital

470 000 civils palestiniens – environ un quart de la population gazaouie – souffrent actuellement de famine dans l’enclave, alerte l’Unicef, et l’ONU et les ONG sont toujours entravées dans l’exercice de leurs prérogatives par le gouvernement d’extrême droite de Benyamin Netanyahou. Les bombes israéliennes pleuvent continuellement sur le champ de ruines qu’est devenu le territoire palestinien, avec un bilan humain toujours plus macabre.

La Défense civile de Gaza a indiqué à l’AFP que 54 personnes avaient été tuées jeudi 29 mai dans des attaques israéliennes. Le même jour, l’hôpital Al-Awda, dans le nord de la bande de Gaza, a affirmé que les forces israéliennes procédaient à une évacuation forcée de ses locaux. « Près de 1 300 enfants palestiniens ont été tués et environ 4 000 blessés depuis la rupture du cessez-le-feu en mars », avait lancé Riyad Mansour, ambassadeur palestinien à l’ONU, mercredi 28 mai.

Face au génocide en cours, Israël ne semble toujours pas vouloir entendre raison. « La confusion, les remaniements et la faiblesse doivent cesser. Nous avons déjà manqué trop d’occasions. Il est temps d’y aller avec toute la force nécessaire, sans sourciller, pour détruire et tuer entièrement le Hamas » dans la bande de Gaza, a écrit Itamar Ben Gvir, le ministre de la Sécurité nationale israélien, d’extrême droite, sur sa chaîne Telegram, vendredi 30 mai.

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