Reconnaître l’État de Palestine, une nécessité historique
À la lettre E, dans son Dictionnaire amoureux de la Palestine (Plon), l’écrivain et ancien ambassadeur palestinien auprès de l’Unesco Elias Sanbar pose le problème avec justesse. « La question de l’État, aujourd’hui au centre du débat quant à une issue au conflit israélo-palestinien, n’est pas récente, et elle n’est pas née avec les négociations de paix, dans la quête, à ce jour inaboutie, de la recherche d’une solution juste, globale et permanente. » C’était en 2010. Quinze après, les mêmes interrogations demeurent.
« Dans les communiqués du Quai d’Orsay de ces dernières années, on retrouve cette ritournelle de la solution à deux États, mais concrètement nous n’avons rien fait pour cela », expliquait Henri Laurens, historien spécialiste du Moyen-Orient et professeur au Collège de France, dans Philosophie magazine, en octobre 2023. Il poursuivait ainsi : « On a voulu laisser les Palestiniens pourrir dans un conflit de basse intensité en répétant cette formule creuse. En effet, pour qu’il y ait deux États, il faudrait exercer de très fortes pressions sur Israël, et personne n’est prêt à faire cela. »
Le plan de partage de l’ONU
La question de la création d’un État palestinien n’est pas nouvelle. On pourrait dire qu’elle est posée avant même la partition...