"C'est peut-être la baisse de la décennie" : face à la chute des Bourses mondiales, les petits porteurs s'inquiètent
Une dégringolade mondiale. D'habitude, Dominique Blot gère ses actions toutes les semaines, mais là,ce retraité de la région parisienne vérifie deux fois par jour les cours boursiers devant son ordinateur. Il prend sa calculette et fait les comptes de la journée : "J'ai perdu 4%, c'est trop !" Les droits de douane annoncés par Donald Trump ont fait paniquer les marchés. La Bourse de Paris a notamment clôturé, lundi 7 avril, en baisse de 4,78%. Même si les bourses asiatiques ont rouvert en hausse mardi, l'incertitude demeure du côté des petits porteurs.
Avec l'âge et ses 25 ans d'expérience en Bourse, il affirme avoir gagné en sérénité mais il fait partie d'un groupe Facebook avec près de 50 000 autres boursicoteurs qui ont rarement été aussi agités. Dominique sort son téléphone et fait défiler les messages. "Quelle serait l'issue possible pour sortir de cette crise ? J'ai 80% de mon PEA en cash, du coup, je rentre comment selon vous ?", s'interroge l'un des membres du groupe Facebook.
"Les gens sont inquiets et ils peuvent. C'est peut-être la baisse de la décennie", explique Dominique Blot.
"Il y a des gens qui probablement passent de très mauvaises journées et de très mauvaises nuits. Ils peuvent perdre 90%."
Dominique Blotà franceinfo
"Je reste attentive à mon portefeuille"
Mais d'autres espèrent en profiter pour gagner de l'argent à l'image de Véronique Guisquet-Cordoliani, secrétaire générale de Place des investisseurs, mais avant tout actionnaire individuelle, et membre d'un club d'investissement. "Par exemple, la présidente de mon club nous a envoyé ce matin un message en disant : 'Vous avez vu la forte baisse ? Il y a quelques valeurs sur lesquelles on voulait se positionner qui ont perdu 5 à 6 %. On va en profiter.', raconte-t-elle. Je travaille, donc je ne peux pas me permettre de faire ça toute la journée. En revanche, je reste attentive à mon portefeuille. Je vais regarder ce que ça vaut à l'heure du déjeuner et je vais surveiller en rentrant à la maison."
"Acheter au son du canon et vendre au son du clairon" est l'objectif des cinq millions d'investisseurs individuels directs en France. En tout, les actions représentent 16% du patrimoine financier des Français (1 000 milliards sur 6 000 milliards). La grande majorité reste notamment dans des livrets et assurances vie.