Droits de douane : peut-on parler de krach boursier après la chute de nombreux marchés financiers ?
Vent de panique sur les marchés mondiaux. Après les bourses asiatiques, ce sont les bourses européennes qui ont dévissé lundi 7 avril, notamment à Paris, Francfort, Londres, ou encore à Milan. Conséquence de la politique économique de Donald Trump. Le président américain a annoncé la semaine dernière une très forte augmentation des droits de douane.
Est-ce qu'on peut parler d'un krach ? Plusieurs économistes contactés par franceinfo s'accordent sur une chose : à l'heure actuelle, nous ne sommes pas dans une situation de krach boursier. Mais en dehors de ce constat, ils n'ont pas tous la même définition de ce qu'est un krach.
D'un côté, il y a des économistes qui, comme Philippe Crevel, se réfèrent à un seuil. Pour le directeur du Cercle de l'épargne, il y a krach à partir du moment où les bourses mondiales reculent d'au moins 20% sur plusieurs jours. Et selon ses calculs, on n'y est pas encore. On est autour de -15% sur une semaine.
La réponse de l'UE sera déterminante
De l'autre côté, il y a des économistes pour qui l'important n'est pas l'ampleur de la chute mais sa cause. D'après Eric Heyer, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), un krach c'est l'explosion d'une bulle spéculative. Comme celle des subprimes en 2008, ou celle de 1929, le plus grand krach de l'histoire. Si on suit son raisonnement, la chute des bourses actuelle ne peut pas être un krach, car elle est liée, non pas à une bulle qui explose, mais aux décisions politiques de Donald Trump.
Il va falloir attendre encore pour savoir si on est en présence d'un krach. Les économistes s'accordent sur un point : ce qui sera déterminant pour les cours des bourses, c'est la réponse de l'Europe aux surtaxes annoncées par Donald Trump. Si elle décide, comme la Chine, de riposter et d'augmenter les taxes sur les produits importés des Etats-Unis, alors on entrerait dans une spirale protectionniste, avec le risque de voir les bourses plonger encore davantage. À l’inverse, si l'Union européenne opte pour une stratégie de l'apaisement, expliquent ces experts, les marchés boursiers pourraient très bien repartir rapidement à la hausse.