Iran : une foule aux funérailles du chef du Hamas et des appels à la vengeance contre Israël

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Les funérailles du chef politique du Hamas ont eu lieu, jeudi 1er août, en Iran. À l'Université de Téhéran, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a récité la prière des morts devant les cercueils d'Ismaïl Haniyeh et de son garde du corps couverts du drapeau palestinien.

Le chef du Hamas doit être enterré vendredi au Qatar où il vivait en exil.

Portant des portraits d'Ismaïl Haniyeh, des milliers de personnes ont assisté à la cérémonie, de même que de hauts responsables dont le président iranien Massoud Pezeshkian ainsi que le chef des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du pays, Hossein Salami.

Les cercueils ont été transportés dans un camion décoré de fleurs à travers les rues de Téhéran, où un vaporisateur d'eau installé sur le véhicule rafraîchissait la foule rassemblée sous une forte chaleur.

Mercredi avant l'aube, Ismaïl Haniyeh, 61 ans, a été tué dans l'une des résidences spéciales pour les anciens combattants dans le nord de Téhéran après avoir assisté à la cérémonie d'investiture de Massoud Pezeshkian. Il a été tué par un "projectile aérien", selon les médias locaux.

"Nous mettrons certainement en œuvre l'ordre du guide suprême"

Des Iraniens participent à une cérémonie funéraire pour le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran, le 1er août 2024
Des Iraniens participent à une cérémonie funéraire pour le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran, le 1er août 2024 © AFP

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé mercredi qu'Israël avait porté "des coups sévères" à ses "ennemis", en mentionnant explicitement l'élimination de Fouad Chokr, mais sans commenter l'attaque de Téhéran.

Aussitôt après l'attaque à Téhéran, le guide suprême iranien a menacé Israël d'un "châtiment sévère". "Il est de notre devoir de venger le sang versé sur le territoire (iranien)."

"Nous mettrons certainement en œuvre l'ordre du guide suprême", "au bon endroit et au bon moment", a déclaré le président du Parlement iranien, Mohammad Bagher Ghalibaf, lors des funérailles.

Iran : le chef du Hamas tué dans le nord de Téhéran.
Iran : le chef du Hamas tué dans le nord de Téhéran. © Nalini Lepetit-Chella, Omar Kamal, AFP

Également présent, un responsable du Hamas, Khalil al-Hayya, a affirmé que les Palestiniens "pourchasseront Israël jusqu'à ce qu'il soit déraciné de la terre de Palestine".

Selon le New York Times citant trois responsables iraniens non identifiés, l'ayatollah Khamenei a, lors d'une réunion d'urgence du Conseil suprême de sécurité nationale mercredi matin, donné l'ordre de frapper directement Israël, en riposte à l'assassinat de Haniyeh.

Le chef du mouvement palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, assiste à la cérémonie de prestation de serment du nouveau président iranien, au Parlement à Téhéran, le 30 juillet 2024.
Le chef du mouvement palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, assiste à la cérémonie de prestation de serment du nouveau président iranien, au Parlement à Téhéran, le 30 juillet 2024. © AFP

Le 13 avril, l'Iran a lancé une attaque inédite de drones et de missiles sur le territoire israélien, en représailles à une frappe contre le consulat iranien à Damas le 1er avril, attribuée à Israël. La plupart des projectiles iraniens ont été interceptés avec l'aide des États-Unis et d'autres pays.

"Le Moyen-Orient est sur la voie de la multiplication des conflits"

Des Iraniens tiennent des portraits du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, lors de son cortège funèbre, à Téhéran, le 1er août 2024.
Des Iraniens tiennent des portraits du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, lors de son cortège funèbre, à Téhéran, le 1er août 2024. © AFP

Face aux craintes d'un embrasement régional alimenté par un cycle de violences entre l'armée israélienne et les alliés de l'Iran au Liban, au Yémen et en Syrie, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a appelé "toutes les parties" à la désescalade.

"Le Moyen-Orient est sur la voie de la multiplication des conflits (...) Il est essentiel de rompre ce cycle, et cela commence par un cessez-le-feu à Gaza", a-t-il dit.

Mais l'espoir d'une trêve associée à une libération des otages retenus à Gaza reste lointain, Israël ayant juré de détruire le Hamas après l'attaque du 7 octobre sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1 197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

Des Palestiniens manifestent dans les rues de Ramallah, en Cisjordanie occupée par Israël, le 31 juillet 2024, après l'annonce de l'assassinat du chef du Hamas en Iran.
Des Palestiniens manifestent dans les rues de Ramallah, en Cisjordanie occupée par Israël, le 31 juillet 2024, après l'annonce de l'assassinat du chef du Hamas en Iran. © Jaafar Ashtiyeh, AFP

En riposte, Israël a lancé une offensive d'envergure dans la bande de Gaza assiégée qui a fait 39 480 morts, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne pas d'indications sur le nombre de civils et de combattants morts.

Jeudi, les bombardements israéliens meurtriers se sont poursuivis dans le territoire palestinien, où le Hamas considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l'UE, a pris le pouvoir en 2007.

Un discours du chef du Hezbollah attendu

Une photo non datée montre le commandant du Hezbollah Fouad Chokr et le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah dans un lieu non précisé.
Une photo non datée publiée par le bureau de presse du Hezbollah libanais le 31 juillet 2024 montre le commandant du Hezbollah Fouad Chokr (G) et le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah dans un lieu non précisé. © Hezbollah military media office, AFP

Au Liban, le chef du mouvement islamiste libanais Hassan Nasrallah doit prononcer un discours à 17 h locales (14 h GMT), après les funérailles de Fouad Chokr, accusé par Israël d'être responsable d'une frappe qui a tué 12 jeunes samedi dernier sur le Golan syrien occupé par Israël.

Face aux craintes d'une guerre à grande échelle, plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers Beyrouth et plusieurs pays ont recommandé à leurs ressortissants d'éviter le Liban.

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