L'armée russe assure que l'Ukraine a lancé une contre-attaque dans la région de Koursk
L'armée russe a affirmé, dimanche 5 janvier, que l'Ukraine avait lancé une contre-attaque dans la région russe de Koursk, où les forces de Kiev contrôlent déjà plusieurs centaines de kilomètres carrés depuis une offensive en août 2024.
"Vers 9 h (6 h GMT), l'ennemi a lancé une contre-attaque afin de stopper l'avancée des troupes russes dans la zone de Koursk", a-t-elle affirmé dimanche dans un communiqué.
Selon elle, "le groupe d'assaut de l'armée ukrainienne a été vaincu par l'artillerie et l'aviation" et "l'opération de destruction des unités des forces ukrainiennes se poursuit".
L'armée ukrainienne, qui n'a fait aucun commentaire pour le moment sur cette nouvelle opération, occupe depuis août 2024 plusieurs centaines de kilomètres carrés de la région russe de Koursk, à la frontière, contrôlant notamment la petite ville de Soudja.
La Russie est, elle, désormais appuyée dans la zone par des milliers de soldats nord-coréens, d'après les Occidentaux et Kiev.
Toutefois, le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, a publié un message assez clair sur Telegram, sans confirmer directement la prise d'initiative ukrainienne : "Région de Koursk, bonne nouvelle. La Russie reçoit ce qu'elle mérite".
Andriï Kovalenko, un responsable du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, a lui affirmé que les Russes "ont été attaqués de plusieurs côtés, ce qui les a surpris".
La chaîne Telegram Mash, réputée proche des autorités russes, a pour sa part assuré que "les hommes de l'armée ukrainienne se déplacent en petits groupes. Le nombre total de leurs troupes s'élève à 2 000".
D'après des blogueurs militaires russes, les forces ukrainiennes tentent notamment de prendre le contrôle de Berdine, une petite localité située à environ 20 km de la frontière.
"Les équipements de guerre électronique de l'ennemi sont de plus en plus actifs sur le site, ce qui entrave l'utilisation des drones", a précisé sur Telegram la chaîne Rybar, proche de l'armée russe et suivie par plus de 1,3 million d'abonnés.
Avant le retour au pouvoir de Trump
Cette nouvelle offensive ukrainienne dans la région russe de Koursk intervient à deux semaines du retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a appelé à un cessez-le-feu "immédiat" et promis d'obtenir un accord de paix pour arrêter "le carnage", sans toutefois jamais détailler son plan.
Il s'est aussi dit opposé aux frappes ukrainiennes contre le territoire russe avec des missiles américains ATACMS, une ligne rouge pour Moscou.
Cette offensive de Kiev survient aussi cinq mois après une premier assaut transfrontalier dans la même région russe de Koursk, qui avait pris par surprise les forces russes, un échec pour le président Vladimir Poutine qui vante une Russie "plus souveraine" depuis le déclenchement de l'assaut de ses hommes contre l'Ukraine en février 2022.
Le maître du Kremlin, qui était apparu irrité à la télévision russe en août dans la foulée de l'assaut ukrainien, avait appelé ses troupes à "repousser l'ennemi" hors de Russie.
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Les objectifs de Kiev étaient alors de forcer Moscou à redéployer ses troupes, à l'attaque sur le front est, vers ce nouveau front installé sur le sol russe, en plus de renforcer sa position à la table des négociations avant d'éventuels pourparlers de paix.
Fin novembre, une source haut placée au sein de l'état-major ukrainien avait souligné que l'Ukraine restera dans la région russe de Koursk "aussi longtemps que cela aura un intérêt", précisant contrôler à ce moment-là toujours "environ 800 km2", contre près de 1 400 km2 au "maximum" de l'assaut lancé en août dernier.
Mais si l'armée ukrainienne reste toujours bien présente en Russie, l'effet principal escompté n'a pas eu lieu et les forces russes avancent depuis l'automne sur le front oriental à une vitesse inédite depuis mars 2022.
Avec AFP