Gaza : une vingtaine de morts, dont plusieurs enfants, après des frappes israéliennes

Semaine sanglante à Gaza. Au lendemain de frappes israéliennes meurtrières, la Défense civile de Gaza a annoncé samedi 4 janvier qu'au moins 19 personnes, dont huit enfants, avaient été tuées dans plusieurs attaques israéliennes à travers le territoire palestinien, théâtre de près de 15 mois de guerre entre le mouvement islamiste Hamas et Israël.

Selon les secours gazaouis, une frappe aérienne au lever du jour sur la maison de la famille al-Ghoul, dans la ville de Gaza, a fait 11 morts, parmi lesquels sept enfants et une femme.

"La maison, qui abritait plusieurs personnes déplacées, a été complètement détruite", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. "C'était un bâtiment de deux étages et plusieurs personnes sont toujours sous les décombres. Des drones israéliens ont également tiré, notamment sur des ambulanciers."

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.

Des images de l'AFP dans le quartier de Shujaiya, dans l'est de la ville de Gaza, montrent des habitants fouillant des décombres encore fumants et des corps alignés à terre, enveloppés dans des draps blancs.

"Il n'y avait personne qui représentait un danger"

"Une grosse explosion nous a réveillés, tout a tremblé. J'ai été surpris de voir qu'il s'agissait de la maison de nos voisins, la famille al-Ghoul. Elle était habitée par des enfants, des femmes. Il n'y avait personne de recherché ou qui représentait un danger", a témoigné Ahmed Moussa.

La Défense civile de Gaza a par ailleurs indiqué que cinq agents de sécurité, chargés d'accompagner des convois humanitaires, avaient été tués par une frappe israélienne alors qu'ils circulaient en voiture à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien.

Mahmoud Bassal a accusé l'armée israélienne de les avoir "délibérément visés" afin d'"affecter la chaîne humanitaire et accroître la souffrance" de la population gazaouie. Ce à quoi l'armée n'a pas encore répondu.

Les secours locaux ont également annoncé la mort de trois membres d'une même famille, dont un enfant, dans le bombardement de leur maison à Khan Younès.

Au moins 45 717 personnes, essentiellement des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles à Gaza, dont 59 au cours des dernières 24 heures, selon le dernier bilan samedi du ministère de la Santé du Hamas, dont les données sont jugées fiables par l'ONU.

À savoir : le nombre des victimes est fourni par le ministère de la Santé de Gaza dirigé par le Hamas

Le ministère recueille les informations fournies par les hôpitaux de l'enclave et par le Croissant-Rouge palestinien.

Le ministère de la Santé à Gaza n'indique pas comment les Palestiniens ont été tués, que ce soit par des frappes aériennes et/ou des tirs de barrage israéliens ou des tirs de roquettes palestiniens ratés. Il décrit toutes les victimes comme des victimes de "l'agression israélienne" et ne fait pas non plus de distinction entre les civils et les combattants.

Au cours des quatre guerres et des nombreux accrochages entre Israël et le Hamas, les agences des Nations Unies ont régulièrement cité les chiffres du ministère de la Santé dans leurs rapports. Le Comité international de la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge palestinien utilisent également ces chiffres.

Au lendemain des précédents épisodes de guerre, l'Office humanitaire des Nations Unies a publié des chiffres des victimes sur la base de ses propres recherches dans les dossiers médicaux. Les chiffres de l'ONU concordent largement avec ceux du ministère de la Santé de Gaza, à quelques différences près.

Pour en savoir plus sur les bilans du ministère de la Santé de Gaza, cliquez ici ou ici.

France 24 avec AP

Avec AFP