Guerre au Proche-Orient : des frappes israéliennes dans la bande de Gaza sans précédent depuis le début de la trêve

L'armée israélienne dit avoir mené, dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 mars, des frappes "en profondeur" dans la bande de Gaza. Des bombardements qui ont fait au moins 330 morts, selon un dernier bilan communiqué, mardi matin, par la défense civile de Gaza. Le Hamas accuse Israël de "torpiller" la trêve en vigueur depuis presque deux mois jour pour jour.

Dans un communiqué, le gouvernement israélien justifie, lui, la reprise de ses opérations par "le refus répété du Hamas de libérer nos otages" et "son rejet de toutes les propositions reçues de l’envoyé présidentiel américain Steve Witkoff et des médiateurs". Dans ce communiqué, Israël précise également que l'État hébreu "agira dorénavant contre le Hamas avec une force militaire accrue". Des opérations aériennes pour l'instant.

Des bombardements qui ont touché l'ensemble du territoire de l'enclave palestinienne. Une attaque planifiée le week-end précédent, selon le bureau du Premier ministre israélien qui assure avoir ciblé des responsables du Hamas, et notamment le général à la tête du ministère de l'Intérieur, dont l'organisation islamiste confirme la mort mardi matin. Par mesure de sécurité, Israël a par ailleurs décidé de fermer les écoles dans la zone entourant la bande de Gaza et ordonne aux habitants des zones frontalières d'évacuer.

Une trêve qui a toujours été fragile

L'idée même de transformer la trêve en accord de paix semblait plus qu'incertaine dès le départ. Le prolongement des discussions se heurtait à des profonds désaccords ces derniers jours. L'accord, conclut à la veille de l'investiture de Donald Trump, prévoyait trois phases, mais seule la première avait été négociée. Elle a donné lieu à la libération de 33 otages, dont huit qui étaient morts, alors que 1 800 détenus palestiniens ont été libérés. Il resterait aujourd'hui 58 otages à Gaza, dont 34 sont considérés comme morts.

Si des discussions avaient encore lieu depuis dimanche en Égypte concernant de nouvelles libérations, le passage à la deuxième phase de cet accord paraissait de plus en plus illusoire. Sur le papier, un retrait complet de l'armée israélienne était prévu contre la libération de l'ensemble des otages vivants ou morts. Mais l'idée de quitter complètement l'enclave était un scénario inenvisageable pour Benyamin Nétanyahou qui avait fait monter les enchères dernièrement, poussé par les éléments les plus radicaux de sa coalition.

Israël réclamait une démilitarisation complète du territoire et avait rejeté, avec les États-Unis, le plan de reconstruction de Gaza présenté par la Ligue arabe, il y a une dizaine de jours. Un plan qui prévoyait pourtant une mise à l'écart du Hamas dans la gestion future de la bande de Gaza et une reconstruction d'ici 2030 avec des financements internationaux, mais qui venait contrarier le plan imaginé par l'administration Trump d'un déplacement des deux millions de Palestiniens vivant sur le territoire.

Washington dit avoir été consulté par Israël pour mener ces attaques et fait dire par la porte-parole de la Maison Blanche que "tout ceux qui cherchent à terroriser, non seulement Israël, mais aussi les États-Unis, devront en payer le prix", citant le Hamas, les Houtis au Yémen, mais aussi l'Iran.