Enseignement supérieur : étudiants et enseignants dans la rue contre « la casse du service public »
Alors que le projet de loi de Finances récemment entériné par 49.3 prévoit 1 milliard de moins par rapport à 2024 dans le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche, une importante journée de mobilisation est prévue, ce mardi 11 février. L’intersyndicale de l’enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que les organisations étudiantes, telles que l’Unef ou l’Union Étudiante, entendent « poursuivre la large mobilisation unitaire entamée en décembre » contre « la casse du service public de l’enseignement supérieur », d’après un communiqué publié le 3 février. Au total, une quinzaine d’organisations sont signataires de l’appel à se mobiliser.
Dans ce cadre, un rassemblement est prévu à 12 heures, pendant la tenue du CNESER (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche) au ministère de l’Enseignement supérieur où le rendez-vous était initialement fixé. Il a été déplacé place du Panthéon afin de pouvoir accueillir « plus de monde », indique Anne Roger, secrétaire nationale du SNESUP-FSU, qui estime qu’il s’agit d’une « mobilisation assez large » même si la manifestation est uniquement parisienne.
Plusieurs blocages d’université
Cette journée s’ancre dans un contexte où depuis la fin du mois de janvier, plusieurs assemblées générales étudiantes ont eu lieu à Toulouse, Rennes, Bordeaux ou encore Nantes « et plusieurs blocages ont été votés ». Après une assemblée générale à plus de 400 participants mardi 28 janvier, l’université Rennes-II a par exemple été bloquée le jour même et le lendemain, suivie par Rennes-I, historiquement beaucoup moins remuante.
D’autant qu’au mois de décembre, une grande journée de mobilisation de la fonction publique, y compris de l’enseignement, avait donné lieu à des grèves très suivies et des manifestations. Plus inédit, les présidents d’université s’étaient également mobilisés.
Si le gouvernement de François Bayrou, qui a depuis succédé à celui de Michel Barnier après sa censure, est revenu sur les suppressions de poste prévue dans l’Éducation nationale, l’enseignement supérieur lui n’est pas épargné. « Les annonces de coupes supplémentaires insupportables dans les budgets des organismes masquent mal le fait que les établissements d’enseignement supérieur et les organismes de recherche n’ont déjà plus les moyens de fonctionner. L’annonce par la présidence du CNRS de la création de ” key labs ”, très largement rejetée par la communauté, rentre dans ce cadre d’austérité budgétaire », dénonce l’intersyndicale qui demande en outre l’abandon de ce projet « CNRS key labs ».
Si le gouvernement communique sur la hausse du budget par rapport à la version initiale du PLF 2025, Anne Roger rappelle qu’il comprend des « coupes sèches dans le cadre de la recherche » et que « les universités restent sur des budgets déficitaires ».
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