Face aux restrictions budgétaires, la colère monte dans les universités

Miser sur la résignation des étudiants qui, ayant survécu à la moulinette de Parcoursup, seraient enclins à tout accepter pour peu qu’on leur laisse l’espoir de mener à bien leur projet d’études… et de vie : ce n’est peut-être pas un calcul gagnant.

La preuve : après la mobilisation des présidents d’université en décembre, le projet de loi de finances récemment adopté par le Sénat, qui prévoit 630 millions d’euros de coupes dans le budget de l’enseignement supérieur, entraîne de vives réactions dans les facs.

En Bretagne, après une assemblée générale à plus de 400 participants mardi 28 janvier, l’université Rennes-II a été bloquée le jour même et le lendemain. Rennes-I, historiquement beaucoup moins remuante, l’a suivie le mercredi 29. Le mouvement veut s’inscrire dans la durée, avec une nouvelle AG prévue mardi 4 février et un possible appel commun avec les syndicats des personnels.

« Il y a 200 personnes chaque semaine aux distributions alimentaires »

De fait, la mobilisation étudiante pourrait s’étendre. Paris-I, Bordeaux-Montaigne, Nantes, Clermont-Ferrand, Tours, Brest… : la liste des sites où des assemblées générales se sont tenues cette semaine ne cesse de s’allonger. Soixante universités (sur 75) ont dû adopter des budgets en déficit, ce qui, outre le risque de reprise de gestion par les préfectures, entraîne des conséquences directes sur les conditions d’études et de vie des étudiants. « L’an dernier déjà, rappelle Éléonore Schmitt, porte-parole de l’Union étudiante, l’université de Lille a dû supprimer 500 places dans des formations, et même chose à Brest. Cela aggrave encore la sélection. »

À Rennes, de nouvelles coupes budgétaires pourraient entraîner « la fermeture de certaines filières, y compris des masters » détaille Robin Barbey, de la Fédération syndicale étudiante (FSE), qui redoute aussi « la fermeture des enseignements à distance, seul moyen pour des personnes handicapées ou des salariés d’accéder à l’université ». Autre danger, selon lui : « Le renoncement à la rénovation de bâtiments », pourtant urgente face à des problèmes d’infiltrations d’eau ou d’amiante.

La colère est d’autant plus grande que la précarité étudiante est loin de reculer : « Il y a 200 personnes chaque semaine aux distributions alimentaires à Rennes-II », reprend le militant, qui dénonce aussi la déliquescence des résidences universitaires : humidité, cafards, manque de personnel pour l’entretien et les réparations – avec, par exemple, une coupure d’eau pendant un mois l’été dernier. De son côté, l’Union étudiante appelle à une mobilisation nationale mardi 4 février, qui pourrait n’être qu’une étape vers d’autres développements.

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