Dans le projet de loi de finances 2025, une coupe budgétaire de 100 millions d’euros est demandée au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Sans compter la mise en compétition des différents laboratoires de l’organisme de recherche qui compte 30 000 personnels.
Cette opération prend la forme de la mise en place de « Key Labs ». Il s’agit d’une « concentration des moyens et la différenciation des établissements, des laboratoires et des statuts », dénonce le collectif Rogues ESR.
C’est pourquoi ces personnels de « l’enseignement supérieur et la recherche (ESR) » originaires de « toutes les régions », appellent à un rassemblement, ce lundi 27 janvier à 12 h 30, devant le siège du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à Paris, selon le média franceinfo. Une motion de défiance s’opposant au projet a déjà rassemblé plus de 7 500 signataires.
« Les gens vont plutôt avoir tendance à se mettre en compétition les uns avec les autres »
Ces « Key Labs » ne seraient rien d’autre qu’un prétexte pour faire passer la baisse des moyens, selon Olivier Bernen, astrophysicien du CNRS et membre du collectif. « Plutôt que de dire : « On va enlever l’argent », vous dites : « Maintenant, ce ne seront que les meilleurs qui auront du financement » », a-t-il dénoncé, sur franceinfo.
« C’est très astucieux, parce que ça fait que les gens vont plutôt avoir tendance à se mettre en compétition les uns avec les autres. Donc, vous évitez d’avoir à faire face directement au fait que vous organisez cette pénurie. Parce que ce que personne ne veut, c’est que les étudiants descendent dans la rue », a-t-il poursuivi.
« Décrochage scientifique et technique du pays »
« En physique des particules, en physique nucléaire par exemple, il y a des sites qui vont être très bien pourvus et des sites qui vont être peu pourvus », a dénoncé Olivier Coutard, le président du conseil scientifique du CNRS, qui se réunit également ce lundi pour dire son opposition à cette réforme, rapporte le média franceinfo. Au sein des équipes, cela « crée quand même un effet très déstabilisateur », a-t-il ajouté.
Le rassemblement est aussi, a indiqué le collectif, une manière « de signifier publiquement la nécessité de tourner la page » des lois qui, pendant « vingt ans », ont entraîné « le décrochage scientifique et technique du pays » via « la bureaucratisation, la précarisation et la paupérisation ».
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