Tennis : un gros trou dans la raquette des joueuses françaises à quelques jours de Roland-Garros

Alors que les qualifications du tournoi de Roland-Garros débuteront le 19 mai, le tennis français est loin, très loin de toucher au sublime. Comme un signe que rien ne va plus pour les féminines, le capitaine des Bleues, Julien Benneteau, a été remercié et démis de ses fonctions il y a quelques jours, après six années à la tête de l’équipe de France. Six mois après la relégation de l’équipe au deuxième échelon de la Billie Jean King Cup et quelques jours après l’échec de l’opération remontée parmi l’élite, le constat est sans appel : « Nous arrivions à la fin d’un cycle. Il était nécessaire pour Julien de passer le flambeau à un nouveau capitaine qui pourra impulser une nouvelle dynamique à cette équipe », a ainsi déclaré le président de la Fédération française de tennis (FFT), Gilles Moretton.

Les Françaises ont en effet été reléguées en novembre 2024 après une défaite en Colombie et n’ont guère plus brillé lors d’un tournoi de promotion-relégation à Vilnius, en Lituanie. Battues par la Turquie et la Belgique, les Bleues ont été incapables de décrocher le sésame leur permettant de réintégrer le groupe des meilleures nations mondiales en 2026. « Certaines joueuses ont été exemplaires tandis que d’autres n’ont pas assumé leurs responsabilités », avait affirmé à l’époque un Julien Benneteau, désabusé par l’attitude de Diane Parry et Caroline Garcia.

Tenter de redresser la barre

Mais où sont passées les Mary Pierce (Open d’Australie 1995, Roland-Garros 2000), Amélie Mauresmo (Open d’Australie et Wimbledon 2006) ou encore Marion Bartoli (Wimbledon 2013) ? Pas une seule fille aujourd’hui dans le top 10, le top 20… Il faut aller au-delà de la 60e place pour trouver Varvara Gracheva (24 ans) en 66e position puis, encore plus loin, Léolia Jeanjean (29 ans) à la 107e place et Diane Parry (22 ans) à la 116e. Quant à Caroline Garcia, meilleure joueuse française de ces dernières années, elle pointe à 31 ans à la 117e place, alors qu’en 2018 elle était entrée dans le top 5 mondial.

Il y a un an, Varvara Gracheva, d’origine russe mais naturalisée française, avait été la seule à atteindre les huitièmes de finale à la porte d’Auteuil. La même année, Océane Dodin avait, elle aussi, échoué en huitièmes de finale de l’Open d’Australie. Et puis c’est tout. Pour ne pas dire pire. À Madrid, il y a quelques jours, Diane Parry a atteint péniblement le deuxième tour, avant de se faire sortir.

À la tête de la FFT, on se creuse les méninges pour tenter de redresser la barre et remettre le bateau France à flot. Longtemps mises de côté pour faire la place belle aux garçons, il semblerait qu’aujourd’hui le message commence à passer et que les filles soient dorénavant un peu plus considérées. On est tout de même loin du compte, puisque à ce jour seulement 20 jeunes joueuses sont prises en charge par la FFT. Mais cela avance, notamment grâce à la mise en place depuis trois ans d’un pôle France féminin à Poitiers. Reste que les chantiers sont encore de taille pour Didier Retière, le nouveau directeur technique national, et Ivan Ljubicic, responsable du haut niveau.

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