Procès en appel des viols de Mazan : Husamettin

Au quatrième et dernier jour du procès en appel d’Husamettin D. devant la cour d’assises de Nîmes (Gard), l’avocat général Dominique Sié a réclamé à nouveau 12 ans de prison contre un accusé qui « ne veut surtout pas assumer ses responsabilités ». « En première instance, il a été condamné à 9 ans et 12 avaient été requis », a-t-il rappelé, au terme d’un peu plus d’une heure de réquisitoire.

Lors du premier procès, Husamettin D., avait été reconnu coupable de viol par pénétrations péniennes, digitales et buccales. L’homme de 44 ans reconnaît ces faits, mais assure encore, qu’il ne savait pas que Gisèle Pelicot était endormie contre son gré. Il encourt jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu cette après-midi.

« On se situe dans un mode de pensée d’un autre âge ! »

En préambule, Dominique Sié a déclaré à l’adresse des jurés : « Vous allez juger Monsieur D., seul appelant d’un dossier hors normes ». « Vous allez le juger sans haine. Je vous dis ça parce que les vidéos, qui étaient nécessaires, que vous avez prises de plein fouet dans leur assourdissant silence de mort sont les plus sordides, avilissantes », a-t-il poursuivi.

« Tant que vous refuserez de l’admettre, ce n’est pas seulement une femme, c’est tout un fonctionnement social sordide que vous cautionnez », a-t-il ensuite lancé à Husamettin D.. « Il reste à faire évoluer pour vous, et pour la société, la culture du viol en culture du consentement ».

Pour l’avocat général, ce dossier « est une prise de conscience collective sur un fonctionnement social archaïque, destructeur, qui fait de l’homme, le mâle, le centre de l’univers. Qui fait que quand l’homme est d’accord, la femme est d’accord, elle n’a pas son mot à dire ». C’est « la société dans son ensemble qui doit changer de prisme », a-t-il estimé.

« Bien sûr que Mme Pelicot n’était pas consentante », a encore martelé Dominique Sié estimant qu’avoir entendu Husamettin D. continué de nier l’intention de violer malgré la diffusion de vidéos est « désespérant ». Et d’ajouter : « On ne peut pas en 2025 considérer que parce qu’elle n’a rien dit, elle était d’accord. Car là on se situe dans un mode de pensée d’un autre âge ! »

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