TF1, Radio France, « Libération», « Ouest France»… 200 médias français attaquent Meta en justice pour contrer « la collecte massive et illicite de données personnelles »

Meta a-t-il, une fois de plus, manqué à ses obligations en matière de protection des données ? Après les éditeurs français, au tour des journalistes de s’allier contre le groupe de Mark Zuckerberg et de le confronter. Quelque 200 médias français attaquent en justice Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, en l’accusant de « pratiques illégales » dans la publicité en ligne, ont annoncé leurs avocats mercredi 23 avril.

Ce projet de plainte devant le tribunal des activités économiques (TAE) de Paris avait été déjà dévoilé début avril par le média en ligne La Lettre. La liste des plaignants comprend tous types de médias : des télévisions et des radios privées et publiques (dont TF1, France Télévisions, Radio France, le groupe RMC BFM, Lagardère, qui détient notamment Europe 1), des quotidiens nationaux (le Figaro, Libération) et régionaux (dont Ouest France, Centre France, La Voix du Nord, La Dépêche), des magazines (les groupes CMI, qui détient Marianne, et Prisma, propriétaire de Voici) ou encore la plateforme vidéo Dailymotion.

Plusieurs centaines de millions d’euros en jeu

Une procédure d’envergure, dont le préjudice est estimé à plusieurs centaines de millions d’euros. La Lettre souligne que, pour la première fois, « des chaînes de télévision publiques et privées et des antennes de radio se joindront à la démarche des éditeurs de presse écrite ». Ces médias reprochent au géant d’internet un « ciblage publicitaire basé sur la collecte massive et illicite de données personnelles des utilisateurs », selon un communiqué de leurs avocats, Didier Théophile, du cabinet parisien Darrois, et le cabinet américain Scott + Scott.

Ils entendent ainsi « obtenir réparation du préjudice économique massif (…) causé par les pratiques commerciales déloyales du géant américain ». Ce dernier a, selon eux, « collecté massivement les données personnelles de ses utilisateurs sans informer ni solliciter (leur) consentement », en « violation flagrante des règles européennes sur la protection des données (RGPD) ». Trois organisations françaises d’édition – le Syndicat national de l’édition (SNE), la Société des gens de lettres (SGDL) et le Syndicat national des auteurs et des compositeurs (SNAC) – avaient déjà saisi, mercredi 12 mars, le tribunal judiciaire de Paris. Ils dénonçaient dans un communiqué « une utilisation massive d’œuvres sous droits, sans autorisation de leurs auteurs et éditeurs ».

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