Le réalisateur américain Paul Schrader accusé d’agressions sexuelles par son ancienne assistante
En dépit du #Metoo hollywoodien, les prédateurs et criminels sexuels continuent de sévir. Après les récentes révélations sur le comportement déplacé de Francis Ford Coppola envers des femmes sur le tournage de Megalopolis, la presse américaine a dévoilé samedi 5 avril une nouvelle accusation, impliquant cette fois-ci Paul Schrader, scénariste de Taxi Driver et réalisateur d’American Gigolo, pour des faits d’agressions sexuelles, d’exhibition et de harcèlement.
La plaignante, anonymisée sous le nom de Jane Doe, n’est autre que son assistante, qui l’avait accompagné sur la dernière édition du Festival de Cannes où son film Oh, Canada était en compétition. Selon le dossier de plainte, elle affirme avoir été « piégée » par le cinéaste qui l’aurait « enfermée » dans une chambre d’hôtel avant de tenter de l’embrasser de force.
Si la jeune femme est parvenue à s’échapper, elle indique également avoir reçu trois jours plus tard des SMS de l’homme se prétendant « mourant » et incapable de boucler ses bagages. Une fois dans sa chambre, il aurait exhibé son sexe sous une robe de chambre grande ouverte. Elle est licenciée quelques mois plus tard, à la suite de ces épisodes.
« Une position de pouvoir exercée sur Mme Doe »
Les faits ne dateraient apparemment pas d’hier puisque la jeune femme de 26 ans assure que le réalisateur l’a harcelée pendant 3 ans, de 2021 à 2024. La plainte fait état de “déclarations répétées d’amour et de désir de la toucher, (…) de questions sexuelles inappropriées, quasi-constantes et de commentaires obscènes et misogynes ».
La société de production du défendeur, Paul Schrader Productions, est également pointée du doigt par la jeune femme, qui l’accuse notamment d’avoir voulu acheter son silence. Un accord financier aurait été conclu entre les deux parties en février 2025 pour éviter un procès. Mais l’ancienne assistante certifie que le réalisateur serait revenu sur sa décision. Elle demande une ordonnance au juge afin de faire appliquer l’accord.
Une version démentie par l’avocat du septuagénaire, Philip J. Kessler, qui déclare dans The Guardian : « M. Schrader a refusé de le signer. C’est aussi simple que cela», avant de qualifier les poursuites engagées de « désespérées, opportunistes et frivoles ». Si la justice n’a pas encore tranché, il n’en reste pas moins que cette plainte met une fois de plus en lumière la fréquence des abus de pouvoir sur le tapis rouge.
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