À Gaza, des Palestiniens manifestent pour la paix et contre le Hamas
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Durant deux jours consécutifs, des centaines de Palestiniens ont participé à des manifestations dans la bande de Gaza, appelant à la fin de la guerre avec Israël, mais aussi, de façon plus étonnante, scandant des slogans anti-Hamas. Lors de ces rassemblements, les participants portaient des banderoles sur lesquelles était écrit « Arrêtez la guerre » et « Nous voulons vivre en paix ».
Des vidéos et des photos diffusées sur les réseaux sociaux, mardi 25 mars dans la soirée, montraient des centaines de personnes, principalement des hommes, criant « Hamas dehors » et « Hamas terroristes » à Beit Lahiya, devant l’hôpital Indonesia, dans le nord de la bande de Gaza, où la foule s’était rassemblée, une semaine après la reprise des bombardements intensifs par l’armée israélienne qui ont mis fin à deux mois de trêve.
Des mobilisations réprimées par la Hamas
D’autres vidéos montrent des dizaines de personnes dans les camps de réfugiés de Jabaliya, à l’ouest de la ville de Gaza, brûlant des pneus et appelant elles aussi à la fin de la guerre. « Nous voulons manger », clament-elles.
Ce rassemblement a été décrit comme la plus grande manifestation contre le groupe militant sur le territoire depuis les attentats du 7 octobre. Mais personne n’arrive à savoir qui est le ou les organisateurs de ces démonstrations. Un appel à se joindre à la manifestation circulait sur le réseau social Telegram. Mardi, de nombreux slogans évoquaient le mouvement Bidna n’eesh (« Nous voulons vivre »), né lors des manifestations économiques de 2019 à Gaza.
Des mobilisations violemment réprimées par le Hamas, qui les a déclarées orchestrées par son rival, le Fatah. « Je ne sais pas qui a organisé la manifestation, a déclaré un homme à l’Agence France-Presse. J’y ai participé pour envoyer un message au nom du peuple : la guerre, ça suffit. » Il a également ajouté avoir vu « des membres des forces de sécurité du Hamas en civil disperser la manifestation ».
Cynisme de Netanyahou
Majdi, un autre manifestant – qui a souhaité garder l’anonymat – a raconté que « les gens sont fatigués ». « Si le départ du Hamas du pouvoir à Gaza est la solution, pourquoi ne renonce-t-il pas au pouvoir pour protéger la population ? » a-t-il insisté, toujours auprès de l’AFP.
La bande de Gaza est dévastée après plus de dix-sept mois de guerre, et la situation humanitaire est particulièrement dramatique depuis qu’Israël a fermé les points de passage dans l’enclave pour l’aide humanitaire, le 2 mars. Depuis la reprise des opérations militaires israéliennes, au moins 792 habitants du territoire palestinien ont été tués, selon le ministère de la Santé.
« De plus en plus de Gazaouis comprennent que le Hamas leur apporte destruction et ruine, et c’est essentiel. Tout cela prouve que notre politique fonctionne », s’est félicité Benyamin Netanyahou. Il dit donc lui-même que tous les Gazaouis ne sont pas pro-Hamas, et pas tous des terroristes, contrairement à ce qu’il ne cesse d’affirmer depuis le 7 octobre 2023.
En revanche, s’agissant des manifestations de milliers d’Israéliens opposés à ses orientations, qui l’accusent de saper la démocratie et demandent la reprise des négociations, il ne veut y voir que la volonté « d’alimenter la sédition, la haine et l’anarchie dans les rues ».
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