Gaza: Trump doit dire «Assez» à Netanyahou, plaide l'ex-premier ministre israélien Ehoud Olmert

Le président américain Donald Trump devrait dire «Assez, c'est assez», estime l'ancien premier ministre israélien Ehoud Olmert, dénonçant la poursuite «criminelle» de la guerre à Gaza pour «des intérêts personnels» et plaidant pour une solution à deux États, unique garantie de paix durable selon lui. Les États-Unis ont davantage d'influence sur le gouvernement israélien que «toutes les autres puissances réunies», a plaidé Ehoud Olmert, qui fut premier ministre d'Israël de 2006 à 2009, estimant que Donald Trump «peut faire la différence», dans un entretien lundi soir à l'AFP.

Il s'en est pris au chef du gouvernement israélien Benyamin Netanyahou, pour avoir «totalement échoué» à protéger son peuple lors de l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 54 restent retenues à Gaza, dont au moins 32 mortes, selon les autorités israéliennes.

Plus de 54.880 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive israélienne de représailles à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Les accusations de génocide et crimes de guerre contre Israël se multiplient, venant d'experts de l'ONU, de groupes de défense des droits humains et de pays de plus en plus nombreux. Israël les rejette.

«C’est un crime»

Pour Ehud Olmert, si la communauté internationale a soutenu au départ le droit d'Israël à se défendre, les choses ont changé depuis mars 2025 lorsque Benyamin Netanyahou, tributaire des partis d'extrême droite au sein de sa majorité, a intensifié la guerre «pour des intérêts personnels». «Si une guerre ne sauve pas les otages, ne parvient pas à éradiquer ce qu'ils ont déjà fait contre le Hamas au cours de ces 20 mois de combats incessants, et si, en conséquence, des soldats sont tués, des otages peut-être tués et des Palestiniens innocents non impliqués sont tués, alors à mon avis, c'est un crime», a-t-il asséné. «C'est quelque chose qui doit être condamné (...) c'est totalement insupportable», a ajouté Ehoud Olmert, issu du même parti - le Likoud - que son successeur et rival de longue date de Benyamin Netanyahou.

Olmert a salué la tenue en juin à New York (États-Unis) d'une conférence internationale, coprésidée par la France et l'Arabie saoudite, qui doit relancer une solution pacifique au conflit israélo-palestinien dite «à deux États». «Je suis très heureux qu'il y ait cette alliance mondiale pour une solution à deux États», a-t-il affirmé, rare voix en Israël à soutenir ce projet. «C'est très important pour fournir aux Américains l'infrastructure, une enveloppe et un cadre de soutien international.»

Ensuite, «ce que nous attendons, c'est que le président Trump convoque Netanyahou (...) dans le Bureau ovale face aux caméras» et qu'il lui dise, en le surnommant, «comme il le fait habituellement: “Bibi, ça suffit”», a dit Ehoud Olmert. «Rien n'est impossible avec Trump.»