Le rappeur Koba LaD de nouveau devant la justice pour homicide involontaire aggravé dans un accident de la route mortel en 2024

Le rappeur Koba LaD est jugé ce mercredi 25 juin devant le tribunal correctionnel de Créteil pour homicide involontaire aggravé. En cause, un accident de la route mortel le 10 septembre 2024. L’artiste était au volant d’une berline de luxe sur l’A86 à hauteur de Créteil quand il a fait une embardée à 100 km/h sur la bretelle menant à une station-service limitée à 40 km/h, il a heurté la glissière puis un camion à l’arrêt. Son passager, William D. l’un de ses amis, est décédé tandis que la compagne de ce dernier, assise à l’arrière du véhicule, a été blessée.

Koba LaD, Marcel Junior Loutarila à l’état civil, comparaîtra détenu à l’audience après le rejet en janvier par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris de levée de son placement en détention provisoire. Le délit pour lequel il est jugé est aggravé par deux circonstances : la vitesse excessive à laquelle il roulait et la consommation de stupéfiants.

« Il reconnaît les faits », mais pas les circonstances aggravantes

Concernant la vitesse, sa défense assure que le jeune rappeur n’aurait pas eu le temps de freiner ayant été obligé de se rabattre sur la bretelle à cause d’une autre voiture. Il « ne s’est pas engagé délibérément à 100 km/h sur cette portion de route, c’était la vitesse à laquelle il se trouvait lorsqu’il a été contraint de se rabattre », estime son avocat Me Arthur Vercken, selon 20 Minutes. Néanmoins, aucun véhicule n’a été filmé pour attester de cette circonstance.

Quant à la présence de cannabis dans l’organisme du conducteur au moment des faits, l’analyse toxicologique réalisée après l’accident avait détecté dans son sang une concentration de THC, principal ingrédient actif du cannabis, de 1,1 nanogramme par millilitre, selon une source proche du dossier. « Ces résultats sont compatibles (selon une expertise mandatée par la défense, NDLR) avec une antériorité de consommation de dix jours, Marcel Loutarila était dans son état normal quand il a pris le volant », assure à l’AFP Me Arthur Vercken.

S’il conteste ces circonstances aggravantes, le rappeur reconnaît sa responsabilité dans l’accident. « Il reconnaît les faits, il sait très bien qu’il a tué un de ses meilleurs amis, il est traumatisé par ça », affirme encore son conseil. À cet égard, dans un rapport qu’a pu consulter l’AFP, le service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip) a relevé chez lui « une douleur psychique et une mélancolie importante ».

Déjà condamné à de multiples reprises

Ce n’est pas la première fois que le musicien qui compte trois disques de platine a affaire à la justice. En janvier, le tribunal correctionnel de Melun (Seine-et-Marne) l’a condamné à 15 mois d’emprisonnement pour des violences commises en 2022 sur son manager historique. Un mois auparavant, il s’était vu infliger trois mois de détention pour des stupéfiants retrouvés dans sa cellule. Il a aussi été condamné en septembre 2024 à un an de prison ferme à Paris pour d’autres violences – cette fois dans une boîte de nuit de la capitale, deux ans plus tôt. Un autre accident de voiture dans lequel il était impliqué avait conduit à sa condamnation à trois mois de prison avec sursis à Marseille, en 2020.

Récemment, son nom a par ailleurs surgi autour de l’évasion du narcotrafiquant Mohamed Amra, qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires au péage d’Incarville (Eure) le 14 mai 2024 : Koba LaD a été mis en examen en mars dans cette affaire et placé sous contrôle judiciaire. Il est poursuivi pour association de malfaiteurs en vue de commettre un délit puni de cinq ans d’emprisonnement. Cette mise en examen « ne repose tout simplement sur rien », selon ses avocats qui jugent que le rappeur n’a été placé sous ce statut qu’« à cause de sa notoriété et au seul prétexte qu’il connaît des protagonistes de l’affaire ».

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