Le renseignement intérieur allemand suspend provisoirement le classement de l'AfD comme "extrémiste"

Le renseignement intérieur allemand a suspendu provisoirement, jeudi 8 mai, son classement du parti Alternative für Deutschland (AfD) en tant que groupe "extrémiste de droite avéré". Cette suspension vaudra jusqu'à ce que le tribunal administratif de Cologne se prononce sur le référé déposé par l'AfD, qui conteste la décision des services du renseignement intérieur (BfV), a précisé le tribunal dans un communiqué. La date de cette décision n'est pas connue.

L'annonce vendredi dernier de cette nouvelle catégorisation du parti, arrivé en seconde position des élections législatives, avait provoqué de vives tensions politiques, notamment dans les relations avec l'administration Trump, qui a pris fait et cause pour l'AfD. Dans l'attente de la décision de justice, le BfV va donc retirer de son site le communiqué concernant cette classification. La surveillance policière accrue du parti, permise par cette évaluation, ne peut pas être mise en place à ce stade.

Le parti salue une "victoire partielle"

Pour leur évaluation, les services de renseignement se sont fondés sur un rapport interne de plus de 1 000 pages réalisé sur plusieurs années. Il conclut notamment que l'idéologie d'Alternative für Deutschland "dévalorise des groupes entiers de la population en Allemagne et porte atteinte à leur dignité humaine", ce qui n'est "pas compatible avec l'ordre démocratique fondamental". Cette réévaluation a également relancé le débat sur un éventuel processus d'interdiction du parti, créé en 2013. Les coprésidents de l'AfD, Tino Chrupalla et Alice Weidel, ont qualifié jeudi la suspension provisoire de "victoire partielle contre les services" de renseignement.