Un juge fédéral a rejeté jeudi 20 février une requête de cinq syndicats de fonctionnaires américains visant à suspendre les coupes drastiques d'effectifs dans l'administration fédérale impulsées par Donald Trump depuis son retour au pouvoir. Dans le cas présent, le juge Christopher R. Cooper, nommé par Barack Obama, a estimé que sa juridiction n'était pas «compétente» et que les requérants devaient se tourner vers une autre structure spécialisée dans les conflits au travail (Federal Labor Relations Authority). Il a néanmoins considéré que le premier mois de Donald Trump à la présidence était marqué par «un déluge de décrets présidentiels qui ont provoqué, certains disent à dessein, des bouleversements, et même le chaos, dans de vastes pans de la société américaine».
Cette décision intervient au moment où quelque 6.700 fonctionnaires du fisc américain (IRS) sont sur le point d'être licenciés, en pleine période de déclaration des impôts, selon un ancien responsable de cette administration. Certains d'entre eux, expliquant qu'ils venaient d'être brutalement renvoyés, postaient déjà des messages sur les réseaux sociaux à la recherche de nouvelles opportunités professionnelles.
75.000 fonctionnaires ont accepté le plan de départ
De multiples actions en justice ont été initiées ces dernières semaines pour contester les ambitions de réduction massive du personnel fédéral de Donald Trump. À l’origine de la procédure, cinq syndicats représentant des employés fédéraux, dont ceux du département du Trésor (NTEU). Ils demandaient à la fois la suspension des licenciements d'employés en période d'essai, des autres réductions d'effectifs à venir et le non-renouvellement du dispositif de démission différée en échange de huit mois de salaire proposé par le nouveau pouvoir. Dans le texte de la décision, le personnel en période d'essai est chiffré à 220.000.
Un autre juge fédéral avait décidé mercredi de ne pas empêcher temporairement Elon Musk, l'homme le plus riche du monde devenu le maître d'œuvre de Donald Trump, et sa commission pour l'efficacité gouvernementale (DOGE), de pouvoir licencier des fonctionnaires. La semaine précédente, un autre avait levé la suspension un temps appliquée au dispositif de démission différée. Plus de 75.000 employés fédéraux l'ont accepté, selon la Maison-Blanche, sur un total d'environ deux millions.