Le pape Léon XIV souligne l'importance de la question sociale dans le choix de son nom
Le pape Léon XIV a souligné l'importance de la question sociale dans le choix de son nom de pape, lors d'une rencontre avec le collège des cardinaux, samedi 10 mai. "Il y a plusieurs raisons" à ce choix, "principalement parce que le pape Léon XIII, avec l'encyclique historique Rerum novarum, a abordé la question sociale dans le contexte de la première grande révolution industrielle", a affirmé Robert Francis Prevost, 69 ans, selon la traduction en français de son discours transmis par le Vatican.
Cette encyclique de 1891, qu'on peut traduire par "des choses nouvelles" ou "des innovations", est le texte inaugural de la "doctrine sociale" de l'Eglise catholique, articulée sur des principes de dignité de la personne, de solidarité et de bien commun, notamment. "Aujourd'hui, l'Eglise offre à tous son héritage de doctrine sociale pour répondre à une autre révolution industrielle et aux développements de l'intelligence artificielle, qui posent de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail", a ajouté le souverain pontife élu jeudi, au deuxième jour du conclave des cardinaux.
Un appel au "dialogue courageux et confiant avec le monde contemporain"
Soulignant le "style de dévouement total dans le service" de son prédécesseur François, Léon XIV a lancé aux cardinaux, hauts dignitaires de l'Eglise chargés de l'assister dans son gouvernement : "Recueillons ce précieux héritage et remettons-nous en route, animés par la même espérance qui naît de la foi." Léon XIV a souligné une série d'"aspects fondamentaux" contenus selon lui dans l'exhortation apostolique Evangelii gaudium ("la joie de l'Evangile") prononcée par François en novembre 2013, quelques mois après son élection.
Le premier pape d'origine américaine a ainsi énuméré "le dialogue courageux et confiant avec le monde contemporain", "l'attention affectueuse aux plus petits et aux laissés-pour-compte", "la conversion missionnaire" et "la croissance dans la collégialité et la synodalité". Ce pasteur augustinien a aussi estimé que le pape "est un humble serviteur de Dieu et de ses frères, et rien d'autre".
"Je voudrais que nous renouvelions ensemble, aujourd'hui, notre pleine adhésion au chemin que l'Eglise universelle suit depuis des décennies dans le sillage du concile Vatican II", qui a réformé l'Eglise catholique dans les années 1960, a-t-il ajouté.