Du fil à retordre, de Michelle Gallen: un rêve de Londres
Après Magella, l’héroïne de son premier roman, qui évoquait immanquablement Romain Bouteille et Le Graphique de Boscop, Michelle Gallen a imaginé Maeve, qui est comme sa petite sœur. Le décor est le même: l’Ulster d’«après les événements», où les bombes de l’IRA ou des «loyalistes» continuent à exploser, où les parades des Orangistes font fuir les membres de la minorité catholique, où on ne sait plus trop si à la guerre contre les Anglais n’a pas succédé une guerre de religions. C’est un pays où l’on tue, chaque jour.
Maeve est plus jeune que Magella, et elle n’est pas une fille moche qui a renoncé à tout. Maeve a 18 ans, elle peut être mignonne, et elle sait qu’elle veut aller à Londres, pour y apprendre le journalisme. Elle vient de passer son examen de fin d’études et elle attend les résultats pour savoir si elle pourra postuler en Angleterre. Mais elle est du même milieu que Magella, la surabondance d’alcool en moins: le sous-prolétariat catholique d’un bourg de l’Irlande du Nord.
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