« Seulement 59 % des collégiens et 51 % des lycéens présentent un bon niveau de bien-être mental » : la santé des jeunes en chute libre depuis le Covid

Depuis la fin de la pandémie, il y a cinq ans, les constats alarmants sur la dégradation de l’état de santé mentale des jeunes se sont multipliés. Le dernier en date a été publié le 6 février 2025 par le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA). Son constat est effrayant : « Seulement 59 % des collégiens et 51 % des lycéens présentent un bon niveau de bien-être mental. »

Durant la crise sanitaire de 2020, la vie quotidienne a été bouleversée. Confinements, arrêt des activités physiques ou de loisirs, fermeture des écoles, limitations dans les déplacements… Des restrictions aux conséquences directes sur la santé mentale des plus jeunes, dès les débuts de la pandémie. Un temps où ils étaient désignés comme vecteurs de contamination de leurs grands-parents.

Un peu plus de 50 % des ados présentent « un bon niveau de bien-être mental »

Déjà le rapport de la Défenseure des droits, Claire Hédon, sur les droits de l’enfant publié en 2021, recensait les traumatismes en augmentation en 2019 et 2020 : perte de confiance dans l’adulte référent, désocialisation, troubles psychiques, troubles dépressifs (ceux-ci ont même doublé chez les 14-24 ans), phobies sociales et scolaires et augmentation des risques d’addiction.

Cet état de fait, toujours valable quatre ans plus tard, est clairement dû au déficit de l’offre de soins, qui n’ont pas été adaptés aux conséquences de la crise du Covid, selon les auteurs du HCFEA. Pourtant, à l’époque, la Défenseure des droits avait prévenu : « L’hôpital ne doit pas pallier les défaillances des institutions », recommandant, entre autres, la création de capacités d’hospitalisation en pédopsychiatrie à temps complet.

Un bon de 88 % de prescriptions d’antidépresseurs chez les adolescents

Rien de flagrant n’a été mis en place et la situation a continué de se dégrader. Entre 2010 et 2023, en France, on constate, chez les adolescents, une augmentation de 137 % des prescriptions d’hypnotiques (des somnifères, N.D.L.R.), 88 % pour les antidépresseurs, 62 % pour les antiépileptiques, 50 % pour les neuroleptiques et 40 % pour les psychostimulants.

Le « chèque psy », créé après le second confinement, n’a pas non plus constitué une réponse satisfaisante. Il devait permettre aux étudiants de consulter un psychologue en libéral, sans avancer d’argent. « Sur le principe, c’est une bonne idée, expliquait récemment Christophe Ferveur, vice-président du réseau de soins psychiatriques et psychologiques pour les étudiants, mais, en pratique, on constate toujours des problèmes d’accès et de pertinence du dispositif. »

En clair, la crise du Covid a eu des effets dévastateurs sur la santé mentale des jeunes, qui vont de plus en plus mal depuis. Le service public de santé n’a pas été doté de suffisamment de moyens pour répondre à cette crise devenue chronique.

Avant de partir, une dernière chose…

Contrairement à 90% des médias français aujourd’hui, l’Humanité ne dépend ni de grands groupes ni de milliardaires. Cela signifie que :

  • nous vous apportons des informations impartiales, sans compromis. Mais aussi que
  • nous n’avons pas les moyens financiers dont bénéficient les autres médias.

L’information indépendante et de qualité a un coût. Payez-le.
Je veux en savoir plus