Les tentatives de suicide et idées suicidaires en augmentation chez les jeunes adultes, et notamment chez les femmes, alerte Santé publique France

La santé mentale des jeunes adultes se dégrade. Et les conditions de travail, comme le genre, influent de plus en plus sur l’apparition de pensées suicidaires. Selon une étude de Santé publique France, dévoilée ce mardi 10 décembre, les Français âgés de 18 à 24 ans pensent plus régulièrement au suicide en 2021 (7,1 %) qu’en 2010 (3,6 %).

De plus, un lien de causalité entre l’activité professionnelle et la hausse des pensées ou des tentatives de suicide peut être établi chez les personnes de 18 à 75 ans. Les données sont issues des baromètres dédiés à la question, établis par l’agence de santé en 2010, 2014, 2017, 2020 et 2021.

Une « forte dégradation de la santé mentale depuis la pandémie de Covid-19 »

Alors que les raisons données par le panel de personnes interrogées (entre 15 000 et 27 000 en fonction des années), pour expliquer l’apparition de pensées suicidaires, restent à un niveau équivalent entre professionnelles et familiales – près de 40 % -, les adultes ne « vivant pas en couple, sans enfant et ceux ne se déclarant pas à l’aise financièrement » conservent un « risque plus élevé », rappelle l’agence de santé. Si l’étude confirme « la forte dégradation de la santé mentale des adultes les plus jeunes depuis la pandémie de Covid-19 », la situation internationale ou le dérèglement climatique sont autant de facteurs qui expliquent la hausse des idées noires chez les 18-24 ans.

La différence significative apparaît lorsque l’on se penche sur les résultats en fonction du genre : le nombre de cas chez les hommes a diminué entre 2014 et 2021 (de 3,3 % à 2,9 %), tandis qu’il a augmenté chez les femmes (de 3,9 % à 4,8 %). Le tout alors que la prévalence – soit le nombre de cas d’une maladie au sein d’une population – des pensées suicidaires est plus élevée chez les femmes que chez les hommes, quelle que soit l’année étudiée. Charge mentale, peur d’être victime de violences sexistes et sexuelles, différence de salaire avec les hommes… La place des femmes au sein d’une société patriarcale semble ainsi avoir un impact considérable sur les résultats de l’agence de santé.

De même, une différence apparaît lorsque l’on compare les pensées suicidaires et les tentatives de suicide chez les hommes et les femmes en fonction du contexte socioprofessionnel. Chez les premiers, les employés présentent par exemple la prévalence la plus élevée de pensées suicidaires en 2020 et 2021, alors qu’elle reste stable sur l’ensemble de la décennie pour les femmes, quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle. « Chez les hommes, les raisons professionnelles sont plus fréquemment citées (entre 41 et 46 % des cas) », contrairement aux femmes, qui mettent en avant des « raisons familiales (entre 42 et 43 % des cas) », résume Santé publique France.

Avec cette étude, Santé publique France espère donc que ces résultats permettront « aux acteurs de la prévention et aux partenaires sociaux » de cibler plus efficacement leurs actions « sur les populations les plus à risque ». Plus généralement, « dans la mesure où tout acte suicidaire est précédé de pensées suicidaires », il est essentiel de combattre le phénomène à la source, conclut Santé publique France.

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