"Nous pouvons enfin dormir" : le cessez-le-feu tient, des civils évacués de Soueïda, dans le sud de la Syrie

Le cessez-le-feu semble tenir dans la province de Soueïda, au sud de la Syrie. "La situation est enfin plus calme, confie un habitant joint par franceinfo, lundi 21 juillet. Nous entendons moins de bruit de tirs, cela me soulage. Nous pouvons enfin dormir." Hormis quelques coups de feu signalés dans des localités du Nord, la trêve est globalement respectée, a confirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Jusqu'à l'entrée en vigueur de ce cessez-le-feu dimanche, les violences entre Druzes et Bédouins ont finalement fait plus de 1 260 morts, a rapporté l'ONG dans un nouveau bilan. Parmi eux, figurent 505 combattants druzes et 298 civils druzes, dont 194 "exécutés sommairement par des membres des ministères de la Défense et de l'Intérieur". Le bilan comprend également 408 membres des forces de sécurité gouvernementales et 35 Bédouins sunnites, dont trois civils "exécutés sommairement par des combattants druzes". Quinze soldats gouvernementaux ont par ailleurs été tués dans des frappes israéliennes, selon l'OSDH.

Au principal hôpital de Soueida, où flotte une odeur de mort, des dizaines de cadavres attendaient lundi d'être identifiés pendant que des corps étaient encore collectés dans les rues et les maisons.

"Encerclés pendant dix jours"

Les autorités syriennes ont évacué, lundi, des familles bédouines de la ville à majorité druze de Soueïda. Un correspondant de l'AFP présent aux abords de Soueida a vu des civils parmi lesquels des femmes et des enfants quitter la ville à bord de cars affrétés par les autorités et de véhicules privés.

"Nous avons été encerclés pendant dix jours", a déclaré à l'AFP Fatima Abdel Qader, une femme bédouine de 52 ans qui quittait sa localité. "On avait peur que quelqu'un vienne chez nous et nous tue", a ajouté cette mère de trois enfants.

Au total, près de 128 000 personnes ont été déplacées, d'après l'Organisation internationale pour les migrations.