"C'est du foutage de gueule" : la colère contre la réforme des retraites au cœur de la manifestation du 1er-Mai à Marseille
Des manifestations partout en France jeudi 1er mai, journée internationale des travailleurs. À Marseille, le cortège s'est formé à 10h30 sur le Vieux-port, avec 3 600 manifestants, selon les chiffres de la préfecture de police. L'occasion pour beaucoup de faire part de leur colère contre la réforme des retraites.
Dans le cortège, plutôt festif, la reforme des retraites revient souvent dans la bouche des manifestants. Ils sont nombreux à demander son abrogation, "on s'est battus pour la gagner, on va la récupérer", scandent les manifestants. Naïma est enseignante retraitée, elle n'a jamais manqué une occasion de battre le pavé contre cette réforme qu'elle juge "scandaleuse". Avec son mari Marc, elle le martèle : "64 ans pour tout le monde, c'est trop. Je pense que j'aurais pu travailler jusqu'à 64 ans, mais je ne pense pas toujours à moi, je pense au monde qui m'entoure, aux ouvriers dans les usines, même à ceux qui sont dans des bureaux et qui ont des charges mentales".
Le vote comme seul moyen de contestation
"62 ans c'est bien", complète Marc. "On aimerait que notre fille, qui a 23 ans, puisse partir dans de bonnes conditions". Et même si la concertation sur les retraites est toujours en cours, Marc n'en attend plus rien. Selon lui, il faudra voter pour tout faire changer, car les négociations ne mèneront nulle part. "Ce n'est pas une vraie concertation, beaucoup de syndicats ont quitté la table", rappelle-t-il.
Un peu plus loin, Vincent, chercheur, acquiesce et lui non plus ne s'attend pas à ce que le gouvernement revienne sur le départ à 64 ans. "Le Premier ministre a proposé de remettre ça en jeu, mais sans revenir sur l'âge de départ, donc personne n'est venu aux réunions, donc c'est du 'foutage de gueule'. C'est toujours la même chose : on fait toujours payer ceux qui ont le moins d'argent", proteste le Marseillais.
"Tout augmente, sauf les salaires", ajoute une autre manifestante, qui dénonce aussi les coupes budgétaires et les efforts demandés aux travailleurs pour faire face au déficit de la France.