Les expulsions de migrants aux Etats-Unis suscitent de "graves préoccupations", s'inquiète l'ONU

Le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme s'est alarmé, mardi 13 mai, du grand nombre d'étrangers expulsés des Etats-Unis, en particulier des centaines de Vénézuéliens et d'autres personnes envoyées dans une méga-prison au Salvador.

"Cette situation soulève de graves préoccupations concernant un large éventail de droits qui sont fondamentaux à la fois pour le droit américain et le droit international", a déclaré Volker Türk dans un communiqué, citant notamment les droits à la protection contre la détention arbitraire et la torture ou encore les droits à l'égalité devant la loi. "La manière dont certaines personnes ont été détenues et déportées – y compris en utilisant des chaînes – ainsi que la rhétorique humiliante utilisée contre les migrants sont aussi profondément inquiétantes", a-t-il ajouté.

Des expulsions considérées comme "illicites" par la justice

Le président américain, Donald Trump, a invoqué mi-mars une loi de 1798 sur "les ennemis étrangers", jusqu'alors utilisée exclusivement en temps de guerre, pour arrêter des personnes soupçonnées d'appartenir à des gangs et les expulser sans autre forme de procès vers le Salvador, qui a accepté de les incarcérer. Un juge fédéral du Texas a pourtant considéré début mai que le recours à cette loi pour expulser des immigrés était "illicite". Des tribunaux et cours d'appel ainsi que la Cour suprême ont également bloqué provisoirement le recours à cette loi au motif que les personnes expulsées devaient pouvoir faire valoir leurs droits.

"J'ai appelé le gouvernement des Etats-Unis à prendre les mesures nécessaires pour garantir le respect des procédures légales, pour donner rapidement et pleinement effet aux décisions de ses tribunaux, pour sauvegarder les droits des enfants et pour cesser le renvoi de tout individu vers tout pays où il y a un risque réel de torture ou d'autres préjudices irréparables", a précisé Volker Türk.