Donald Trump expulse plus de 200 membres d'un gang vénézuélien vers le Salvador, invoquant une législation de 1798

Plus de 200 membres présumés du gang vénézuélien Tren de Aragua, classé "organisation terroriste" par Washington, sont arrivés dimanche 16 mars au Salvador après avoir été expulsés par les États-Unis, a annoncé le président salvadorien, Nayib Bukele. "Aujourd'hui, un premier groupe de 238 membres de l'organisation criminelle vénézuélienne Tren de Aragua sont arrivés dans notre pays. Ils ont été immédiatement transférés au Centre de détention pour terroristes (Cecot), pour une période d'un an" renouvelable, a-t-il déclaré sur X.

Le président américain, Donald Trump, a signé l'arrêté d'expulsion vendredi en invoquant la loi sur les étrangers et la sédition de 1798. Cette législation, qui permet au président américain en temps de guerre d'arrêter ou d'expulser des citoyens d'une nation ennemie, n'avait été utilisée jusqu'à présent qu'à trois reprises. Un juge saisi par des défenseurs des droits humains a ordonné une suspension de 14 jours de toute expulsion. Mais les trois avions transportant les membres du gang, classé "organisation terroriste" par Washington, avaient peut-être déjà décollé. 

Un gang formé en 2014 dans les prisons vénézuéliennes 

Le 3 février, lors d'une visite à San Salvador (Salvador), le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, avait annoncé que Nayib Bukele avait offert d'accueillir des détenus envoyés par Washington. Le Cecot est une prison de haute sécurité construite par le gouvernement, pour incarcérer les membres de gangs arrêtés dans le cadre de sa "guerre" contre ces groupes criminels. 

Le Tren de Aragua s'est formé en 2014 dans la prison vénézuélienne de Tocorón, dans l'Etat d'Aragua. Il est impliqué dans des meurtres, des enlèvements, des vols, du trafic de drogue, de la prostitution, des extorsions et la traite d'êtres humains. Ses activités se sont étendues à plusieurs pays du continent américain, dont les États-Unis, la Colombie, le Chili ou encore le Pérou, selon des services de renseignement. Dans une communication officielle samedi, la Maison Blanche a affirmé que Tren de Aragua entretenait des liens avec le président vénézuélien, Nicolas Maduro. En réaction, Caracas a dénoncé une décision du gouvernement américain qui "criminalise de façon infâme et injuste la migration vénézuélienne".