« On ne se souviendra pas de 2024 comme d’une anomalie mais comme le début d’une nouvelle ère climatique » : la limite des 1,5 °C de l’accord de Paris déjà franchie sur le long terme ?

2024 a été la première année au-dessus d’un réchauffement climatique de 1,5 °C, avec une température moyenne à la surface de la planète supérieure de 1,55 °C à la moyenne de la période 1850-1900. Une série de douze mois consécutifs au-dessus de ce seuil avait déjà été constatée dès juin 2024 par l’observatoire européen Copernicus.

La barre symbolique 1,5 °C, fixé par l’accord de Paris de 2015, qui vise à contenir le réchauffement bien en dessous de 2 °C et à poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5 °C, sera franchie durablement, selon deux études publiées lundi 10 février par Nature climate change.

2024 n’est pas une « anomalie » mais « le début d’une nouvelle ère »

Dans les deux études, les scientifiques se demandent si le franchissement du seuil de 1,5 °C sur une année ne représente pas une « alerte précoce » indiquant que la limite est déjà en voie d’être franchie sur le long terme. Les chercheurs constatent que depuis leurs premiers relevés, une fois qu’une année a dépassé certains paliers d’augmentation des températures moyennes, ces dernières s’établissent à ce niveau sur les deux décennies suivantes.

Ainsi, leur modèle climatique suggère que la période de 20 ans au-dessus des 1,5 °C « a déjà commencé et que les effets attendus du réchauffement vont commencer à émerger », écrivent les auteurs. Il y a donc de grande chance pour que l’humanité soit entrée dans une période de plusieurs décennies au-dessus de 1,5 °C.

Cette estimation est cohérente avec les conclusions du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), mandatés par l’ONU, qui prévoient qu’il y a une chance sur deux de constater dès 2030-2035 que le climat est réchauffé de 1,5 °C en moyenne.

« À moins d’entreprendre des mesures urgentes, on ne se souviendra pas de 2024 comme d’une anomalie mais comme le début d’une nouvelle ère climatique, caractérisée par des risques croissants », a commenté pour l’Agence France-Presse William Ripple, professeur à l’université d’Oregon. Contenir le réchauffement à 1,5 °C plutôt qu’à 2 °C est nécessaire pour limiter ses conséquences les plus catastrophiques, notamment les phénomènes météorologiques extrêmes, comme les sécheresses, les inondations, les tempêtes…

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