Colère des agriculteurs: vouloir des prix de l’alimentation bas, un jeu dangereux

«Plus rien à perdre!» Depuis plus de dix jours, ce cri du cœur retentit du haut des tracteurs et dans les cours de ferme. Il illustre le malaise agricole, qui rampe à bas bruit dans les campagnes depuis plusieurs mois. Empilement des normes vertes, sanitaires et climatiques, rémunération en berne, concurrence déloyale à l’intérieur même de l’Europe, injonctions contradictoires sur les pratiques agricoles, dénigrement des agriculteurs… La multiplicité des causes, pour certaines anciennes, a déjà été largement commentée.

Mais la rapidité avec laquelle cette colère agricole s’est répandue partout dans le pays rappelle aussi une autre incohérence. Politique, cette fois. Depuis des mois, l’exécutif s’acharne à demander aux différents acteurs de faire redescendre les prix en grandes surfaces: aux distributeurs, d’abord, par le trimestre anti-inflation, puis aux industriels, en leur réclamant de baisser leurs tarifs. Non sans raison, car la hausse des prix alimentaires de 20% en deux ans a accru…

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