Syrie : en pleine instabilité, avec la déclaration constitutionnelle Ahmed Charaa concentre les pouvoirs

Damas (Syrie), envoyé spécial

Si l’on en croit Ahmed al-Charaa, président par intérim de la Syrie, la signature d’une déclaration constitutionnelle, le 13 mars, ouvrirait « une nouvelle page de l’histoire de la Syrie, où nous remplaçons l’injustice par la justice (…) et la souffrance par la miséricorde ». Une formule qui n’est pas utilisée au hasard. Dans les religions abrahamiques, la miséricorde est une caractéristique de dieu dont les humains doivent s’inspirer.

Cette déclaration constitutionnelle fait suite à un décret publié par Charaa, fin février, instituant un comité d’« experts » composé de sept membres (qu’il a nommé lui-même), chargé de rédiger la déclaration visant à « réguler la phase de transition » en Syrie. Un comité qui avait été largement critiqué, notamment par les groupes kurdes du nord-est de la Syrie (Rojava), pour son exclusion des communautés ethniques et religieuses syriennes.

Rendre justice aux « victimes et survivants » de la dictature

« Nous avons délibérément opté pour une séparation stricte des pouvoirs », a expliqué un membre du comité de rédaction, Abdel Hamid al-Awak, expert en droit constitutionnel qui enseigne à l’Université Mardin Artuklu en Turquie, soulignant que les Syriens avaient souffert par le passé « de l’empiètement du président de la République sur le reste des pouvoirs ».