Des diplomates états-uniens sont arrivés le 20 décembre en Syrie pour rencontrer les nouvelles autorités, dominées par des islamistes radicaux dont le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTC). C’est le département d’État qui a annoncé leur visite dans la capitale à Damas, ce 20 décembre. L’objectif est de renouer un dialogue et obtenir des traces du journaliste Austin Tice et d’autres citoyens américains portés disparus.
« Ce sont les premiers émissaires à entrer à Damas depuis l’effondrement de l’autocrate Bachar al-Assad. Les États-Unis avaient rompu leurs relations diplomatiques avec la Syrie depuis 2012. Ils cherchent à s’informer sur le paysage politique de la Syrie et à contribuer à le façonner », constate le New York Times. Le quotidien rappelant que « cette visite représente un pas timide vers un engagement dans un pays où l’implication des États-Unis au cours des dernières années s’est généralement faite par le biais de l’armée ».
Le sort des minorités abordé
Les trois émissaires se sont rendus au siège du HTC pour y rencontrer son dirigeant Abou Mohammad al-Joulani (Ahmad al-Chareh, de son vrai nom) et classé comme terroriste par plusieurs pays dont les Etats-Unis. Il s’agit de Barbara Leaf, la responsable du Moyen-Orient au sein du département d’Etat, de Roger D. Carstens, envoyé spécial pour les affaires d’otages, et de Daniel Rubinstein, nouveau conseiller spécial pour la Syrie. Ils auraient discuté du processus de transition en Syrie et des minorités ethniques et religieuses du pays, y compris les chrétiens.
L’avenir des zones kurdes dans le nord du pays sera également abordé. Des milliers de personnes ont manifesté à Qamichli contre les attaques de milices armées et financées par la Turquie. Les Etats-Unis ont fait partie des soutiens aux Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition constituée afin de lutter contre l’« État islamique » et dominée par les Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG). Un responsable du HTC a indiqué à l’AFP que « La rencontre a eu lieu et elle était positive. Et les résultats seront positifs si Dieu le veut ».
Dans une interview accordée au New York Times, Robert Ford, l’ancien ambassadeur américain en Syrie en 2011 a déclaré que « l’administration Biden devrait envisager de retirer le HTC de la liste des organisations terroristes. En gouvernant la province d’Idlib ces dernières années, le groupe a fait preuve de tolérance à l’égard des chrétiens et leur a permis de reconstruire des églises ».
Les Etats-Unis ont également annoncé jeudi avoir doublé ces derniers mois leurs effectifs militaires en Syrie, les portant à environ 2 000 personnes. Une décision qui a été prise dans le cadre des opérations contre l’Etat islamique et les risques de résurgence. La France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’ONU ont déjà envoyé des émissaires à Damas.
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