Luigi Mangione, le meurtrier présumé de du patron d’UnitedHealthcare, inspire des centaines de produits dérivés

Luigi Mangione est devenu le porte-voix d’une frange populaire de la population, qui conteste les prix excessifs pratiqués par les assureurs. Capture d'écran Etsy

Des t-shirts, posters et tasses à l’effigie du tueur présumé de Brian Thompson ont été récemment mis en vente sur les principales plateformes de commerce en ligne.

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«Free Luigi», «f*** the system», «Deny, defend, depose»... Tous les slogans en l’honneur de Luigi Mangione y passent, et pour tous les goûts. Depuis son arrestation, ce jeune Américain de 26 ans - inculpé pour le meurtre du directeur général d’UnitedHealthCare Brian Thompson - fait l’objet d’une importante vague de soutien aux États-Unis et dans le monde. À tel point que des produits dérivés à son effigie sont désormais commercialisés en masse sur Etsy, Amazon ou encore eBay, comme l’a repéré The Washington Post. Des tasses, des posters, des t-shirts, des calendriers, sans oublier les écussons et autres petits bracelets, vendus à partir de 3 euros et jusqu’à dix fois plus cher. Autant de gadgets sur lesquels l’on peut trouver le portrait du principal suspect dans cette affaire.

Comment expliquer une telle adoration ? Par la popularité du message véhiculé par Luigi Mangione. Le tueur présumé de celui qui n’est autre que le grand patron du premier assureur santé privé du pays portait en effet sur lui un texte révélant sa colère contre ce secteur. Devenant ainsi le porte-voix d’une frange populaire de la population qui conteste les prix excessifs pratiqués par les assureurs.

Un succès immédiat mais sans doute éphémère

L’engouement est tel que, selon The Washington Post, certains de ces produits dérivés ont été émis en ligne avant même que Luigi Mangione soit retrouvé. Plus que l’homme en lui-même, c’est le message «contester, défendre et démettre» («deny, defend, depose» en anglais) inscrit sur les douilles retrouvées près du corps qui, en premier, a rencontré son public sur ces plateformes de vente bien connues. Mais ces dernières pourraient bien mettre fin à ce business. Selon le quotidien américain, Amazon aurait par exemple déjà retiré de son site plusieurs de ses produits. Dans un message envoyé à l’un des vendeurs, le géant de la vente en ligne explique sa décision : «nous avons pris cette mesure parce que ce produit n’est pas autorisé à la vente sur Amazon». Et de poursuivre : «il est de votre obligation de vous assurer que les produits que vous proposez sont conformes à toutes les lois et réglementations applicables, ainsi qu’aux politiques d’Amazon».

Il est donc fort à parier que d’autres produits puissent disparaître dans les prochains jours, et ce, définitivement si la culpabilité de Luigi Mangione venait à être confirmée. Reste que faire l’apologie d’un crime est un délit en France, comme aux États-Unis. Toute apologie de faits qualifiés de crimes ou de délits par la loi pénale est en effet «punie d’un emprisonnement et d’une amende», sachant que l’apologie «peut également être un discours visant à prendre la défense de quelqu’un ou de quelque chose, à le justifier».