«Des millions de personnes pourraient mourir» : les États-Unis vont arrêter leur soutien vaccinal aux pays en développement
Les États-Unis poursuivent leur série de coupes budgétaires. Le gouvernement du président américain Donald Trump prévoit de couper les fonds américains à un pilier de la vaccination mondiale (Gavi) selon un document présenté au Congrès américain et consulté par le New York Times.
Les États-Unis contribuent à près d’un quart du financement
Cette organisation internationale qui allie partenaires privés et publics joue un rôle essentiel dans l’accès à la vaccination dans les pays les plus pauvres. En 25 ans, Gavi estime qu’elle a déjà protégé plus d’un milliard d’enfants de maladies infectieuses mortelles telles que la fièvre jaune, la rougeole ou encore le choléra. Les États-Unis contribuent à près d’un quart du financement de l’organisme, soit plusieurs milliards de dollars dont une grande partie sont consacrés à la vaccination anti-Covid.
Des experts alertent sur cette décision qui pourrait être très problématique pour les pays en voie de développement mais aussi pour les Américains. La fin de leur participation «menacerait gravement les progrès considérables réalisés dans la diminution des décès dus à des maladies pouvant être prévenues grâce à la vaccination», affirme William Moss, épidémiologiste à l'université Johns Hopkins. Il souligne aussi que ça «augmenterait le risque d'épidémie ici aux États-Unis». «Une réduction des financements de Gavi par les États-Unis aurait un impact désastreux sur la sécurité sanitaire mondiale, pouvant entraîner plus d’un million de décès dus à des maladies évitables et mettant en danger des vies partout dans le monde à cause de graves épidémies», a déclaré la directrice générale de l’organisation internationale de vaccins, Sania Nishtar, dans un message adressé à l’AFP.
Ce retrait s'inscrit dans la foulée d'autres coupes financières et annonces, dont le retrait des États-Unis de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) effectué quelques heures après l’investiture de Trump. Andrew Pollard, de l'université d'Oxford pointe que «des millions de personnes pourraient mourir de faim et d'infections qui auraient pu être prévenues par les vaccins».
Le document présenté au Congrès mentionne également l’arrêt du soutien à l'Agence américaine pour le développement (USAID), déjà réduite par le gouvernement.
Néanmoins, le gouvernement envisage de maintenir certains programmes de lutte contre le VIH ou la tuberculose à l'étranger et de continuer à fournir une aide alimentaire aux pays confrontés à des guerres civiles ou catastrophes naturelles, toujours selon ce document. Un porte-parole de la diplomatie américaine a confirmé au journal que la liste qu'ils avaient obtenue était exacte et a déclaré que les programmes annulés étaient «incompatibles avec l'intérêt national ou les priorités politiques de l'agence».